Fargo // Saison 1. Episode 2. The Rooster Prince.
Après un pilote particulièrement bien mené, j’avais hâte de voir ce que Fargo avait en réserve pour nous. Car c’est une chose de faire un pilote depuis un film mais d’en faire
dix épisodes c’est tout autre chose. Du coup, j’ai été plutôt content de voir que ce second épisode tenait très bien la route et prouve à quel point cette série est peut-être l’une des plus
belles surprises de cette année 2014. Si l’an dernier la surprise venait de Bates Motel (là aussi adapté d’un film puisqu’il s’agit d’un prequel au Psychose
d’Alfred Hitchcock), Fargo est aussi adapté d’un film (celui du même nom des frères Coen). Dans le premier épisode nous assistions à
l’introduction de Lorne Malvo, cet escroc malicieux et particulièrement perfide. Billy Boy Thornton a su s’approprier le rôle avec beaucoup de charme et de dextérité. Cela donne
donc quelque chose d’assez singulier à l’écran, voire même de particulièrement cinglant par moment. Etant donné que Fargo joue aussi beaucoup avec l’humour noir des comédies de
mafieux, le personnage est clairement présenté comme un méchant capable de nous faire rire à tout moment. Que cela soit en nous refilant une petite blague pourrie afin de faire rire un ado
légèrement atteint ou encore pour s’amuser à faire face aux gens alors qu’il est en train de démouler un cake dans les toilettes la porte ouverte (« That is
discusting »).
Il y a tout un tas de petites scènes de ce genre là parsemées tout au long de l’épisode et qui permettent de s’amuser. Car le but de Fargo n’est clairement pas de nous ennuyer ou bien de nous
plonger dans une ambiance dramatique plombante. Au contraire, on a envie de sourire et de rire devant cette série (alors qu’il y a des scènes sacrément peu drôles). On retrouve donc énormément de
l’humour des frères Coen et accessoirement de ces films de mafieux avec un angle amusant. Je retrouve notamment ce que j’ai pu voir chez Lilyhammer
(Netflix) par exemple. Il y a une scène qui est très raccord avec cette ambiance c’est celle du trou percé dans la glace afin de jeter un corps (encore en vie) pour le noyer.
C’était un moment horrible et pourtant Fargo parvient à le rendre terriblement cocasse. C’est dingue. Certains voient surement chez Fargo une sorte d’imitation
des frères Coen ou encore du travail qu’ils ont pu faire avec leur film sauf que personnellement je vois beaucoup plus que ça. Certes il y a l’inspiration mais derrière cette
inspiration se cache aussi l’envie à la fois de faire sa propre sauce mais aussi de faire évoluer la dynamique et de créer une toute nouvelle dimension à une histoire pourtant déjà racontée.
La mise en scène est encore une fois irréprochable. Elle met très justement en lumière tout ce qu’il faut dans cette série. Notamment Gus. J’aime bien ce dernier incarné par Colin Hanks. L’acteur n’est pas celui que je préfère (il était tout de même très mauvais dans Dexter par exemple) mais ici il colle plutôt bien à l’univers de Fargo alors je ne vais pas bouder mon plaisir. De toute façon Fargo c’est l’histoire d’une petite ville du fin fond des Etats-Unis où tout semble marcher droit et tout d’un coup, cela commence à se désintégrer. C’est mené avec une main de fer par des scénaristes qui savent où ils vont et ce qu’ils veulent faire.
Note : 8/10. En bref, un solide second épisode donnant envie de voir plus de Fargo.