1L2.HIST. Guerre Algérie

Par Misterr

Bonjour à toutes et tous, un problème de carte-mère (video) m'empêche de vous proposer la video attendue. Je vous envoie le cours ci-dessous qui correspond à la partie II de votre leçon sur la colonisation et la décolonisation. La partie de la décolonisation s'étudie au travers de l'exemple de la Guerre d'Algérie.

Je vous invite à consulter des documents dans votre ouvrage d'HG. D'ici là, j'aurai peut-être réglé mon problème (un mécène m'offrant un nouveau portable!)

A lundi pour la compo sur les deux parties!

II.  L’INDEPENDANCE DE L’ALGERIE FRANÇAISE : GUERRE DE LIBERATION NATIONALE (1954-1962)

L’image qu’offre l’Exposition de la colonisation française est en partie biaisée : la colonisation est parfois violente et elle ne profite que très peu aux populations colonisées ce qui nourrit les premières contestations anticoloniales.

• Après la Seconde GM, elles s’intensifient et amènent les premières décolonisations (obtention de l’indépendance par une colonie) qui prennent deux formes : un accord ou une guerre d’indépendance. C’est dans ce dernier cas que s’inscrit la guerre d’Algérie pour l’Empire français qui dure huit années. Elles débouchent sur l’indépendance pour les Algériens en juillet 1962. Aujourd’hui encore des blessures demeurent.  

Quels sont les enjeux de la décolonisation en Algérie? Comment les violences marquent-elles la guerre en Algérie et provoquent ainsi une situation de crise ?

A.   Quels sont le contexte et les facteurs de déclenchement du conflit ? 

1.   LE CONTEXTE qui ébranle l’ordre colonial

La France en 1945 : défaite de la France détruit le mythe de d’une puissance invincible

La déclaration des Nations Unies de 1942 reconnaît le droit de chaque peuple à l’indépendance

La France sort économiquement affaiblie du conflit

Le Vietnam poursuit sa route vers l’indépendance après avoir contribué à l’écrasement du militarisme japonais

Contexte de Guerre froide : Un camp socialiste puissant existe et soutient l’indépendance des peuples

Les EU sont anticolonialistes pour endiguer la vague communiste

Enfin  1955 : Conférence de Bandung, états d’Asie deviennent indépendants : rejet du colonialisme + indépendance Afrique.

Contexte algérien :

L’Algérie est la seule colonie de peuplement ; elle est un élément du territoire français (= 3 départements), 1 M d’Européens appelés pieds-noirs et 9 M d’Algériens.

Malgré un discours politique fondé sur l’assimilation, la société algérienne est marquée par de profondes inégalités :

-   politiques : Jusqu’en 1944 moins de 2000 musulmans pouvaient voter (contre 200 000 Européens) ; puis 400 000 (contre 1.6 M Européens)  alors que le rapport démographique va de 1 à 9 entre Européens et Musulmans/Kabyles. Elections truquées en faveur des musulmans pro-métropoles.

-   sociales :

  • les familles musulmanes ont un revenu 10 X moins important ;
  • Ce sont des populations essentiellement rurales

-   culturelles : seuls 14% de leurs enfants vont à l’école  alors que l’éducation appartient à la « mission civilisatrice » des Européens.

Un sentiment de supériorité parmi une part non négligeable des Pieds noirs (ne parlons pas de racisme). Jules Ferry parle d’eux quand il s’exprime en ces termes : « « Il est difficile de faire entendre au colon européen qu’il existe d’autres droits que les siens en pays arabe, et que l’indigène n’est pas une race taillable et corvéable à merci »

 

 2.   La montée des contestations et de la violence.

Le 08 mai 1945 : à Sétif et Guelma, manifestation réprimée sauvagement : une guerre des chiffres mais entre le 8 et le 22 mai on peut parler de 15 à 20 000 morts (dont une centaine d’Européens).

Le 1er novembre 1954 : la toussaint rouge : vague de 70 attentats contre les intérêts français >>>  Acte de naissance du mouvement pour l’indépendance de l’Algérie et du parti politique FLN qui est appuyé par un bras armé, l’ALN.

 La France envoie des troupes pour « une opération du maintien de l’ordre contre les fellaghas (terroristes) » et non une Guerre contre les Algériens. 

Les troubles s’intensifient en 1955 avec d’autres attentats.

1956 : après un accueil très houleux réservé par  les colons au nouveau Président du Conseil Guy Mollet (Rappel : nous sommes sous la IV° République  1946-1958), l’Etat décide de faire appel au contingent. Entre 1956 et 1962 : 2 millions de jeunes iront servir en Algérie. La durée du service évolua entre 24 et 30 mois (rétabli à 24 par le Gal de Gaulle en 1959

Les Algériens sont partagés sur l’attitude à prendre : certains se range du côté de la métropole (les Harkis), d’autres militent pour une autre voie vers l’indépendance (le MNA du leader historique Messali Hadj).

 B.   Les étapes d’une  guerre qui ne veut pas dire son nom

 1.    DE L’ENFONCEMENT AU RETRAIT (1956-1962). 

1956 : effectif doublé (militaires professionnels, contingent - service militaire) + actions doublées (militaires, aides aux populations. Ex : médicaments)

1957 : FLN porte la guerre en ville>>> naissance du terrorisme aveugle touchant les innocents. Général Massu lance le Bataille d’Alger pour arrêter le FLN>>> L’opinion se partage :

La torture et les exécutions sommaires (appellées « corvées de bois » !!!) sont pratiquées

Soldats arrêtés pour désobéissance, directeur de la police d’Alger démissionne face au développement de la torture.

Ce conflit devient la « sale guerre ».

1958 : le bombardement des positions reculées du FLN en Tunisie entraîne une vive réaction de l’ONU. La France utilisera droit de veto et « politique de la chaise vide » durant le conflit.

A Alger, des émeutes éclatent car le nouveau gouvernement   est favorable à la négociation et à la paix avec le FLN. Des pieds-noirs et soldats français prennent d’assaut le siège de l’administration coloniale et réclament le retour du général de Gaulle au pouvoir pour qu’il règle la crise algérienne.

De Gaulle revient,  nommé président du Conseil, et oscille entre 2 positions.

14 juin 1958 : discours à Alger qui est un message d’apaisement « Je vous ai compris » . Mais qui ?

1959 : proposition du droit d’autodétermination.

1960 : partisans de l’Algérie française se sentent trahis : semaine d’émeutes à Alger (« la semaine des barricades » en janvier 1960).

1961 : 4 généraux tentent un Putsch (d’Alger)  >>> raté car les membres du contingent ne suivent pas >>>   création de l’OAS par 2 des 4 généraux : lance des attentats contre les Algériens mais également tentative d’assassinat contre de Gaulle (attentat du Petit Clamart en août 1962).

18 mars 1962 : discussions avec le FLN>>> signature des accords d’Evian avec un cessez-le-feu le 19 mars.

3 juillet 1962 : indépendance de l’Algérie.

Conclusion-Bilan :

lourd bilan ! 

Algériens : 400000 morts. Européens : 40000 morts. Harkis : 50 à 70000 exécutés après la guerre  

Harkis : quittent le pays pour le Sud de la France (43 000). Exemple le camp de Bias près de Villeneuve sur Lot

Pieds noirs : 800000 quittent le pays et s’installent en France.

Déchirures, blessures psychologiques + morales : français participants à la guerre « Sale guerre ! » + politiques : la 4ème République est enterrée en 1958 + perte d’un territoire immense.

La guerre d’Algérie, de 1954 à 1962, s’est achevée par les accords d’Evian, signés le 18 mars, accordant l’indépendance de l’Algérie, obtenue dans la violence. Cette ancienne colonie de peuplement a, dans sa lutte, entraîné des perturbations sur la vie politique française : la IVe République a flanché et laissé place au retour du général De Gaulle, en 1958. En Algérie, le FLN accède au pouvoir, son leader Ben Bella devient le premier président de l’État algérien indépendant.