Intitulé "My sleep is my break: Exploitation of domestic workers in Qatar", ce rapport dépeint un sombre tableau de la situation des femmes qui sont recrutées pour travailler au Qatar sur la base de fausses promesses quant à leurs salaires et à leurs conditions de travail, et se retrouvent à trimer de très nombreuses heures, sept jours sur sept. Certaines femmes endurent des violences physiques et sexuelles épouvantables.
"Les migrantes employées de maison sont victimes d’un système discriminatoire qui les prive des protections élémentaires et les expose à l’exploitation et aux atteintes aux droits fondamentaux, notamment au travail forcé et à la traite d’êtres humains", a déclaré Audrey Gaughran, directrice chargée des questions internationales à Amnesty International.
Les chercheurs ont entendu des témoignages choquants de victimes de violences, notamment de femmes qui ont été giflées, tirées par les cheveux, à qui on a enfoncé les doigts dans les yeux, et fait descendre des escaliers à coups de pied. Trois femmes ont raconté avoir été violées par leurs employeurs.
Les femmes victimes de violences physiques et sexuelles sont confrontées à des obstacles majeurs pour accéder à la justice. Parmi les femmes qui se sont entretenues avec les chercheurs, pas une seule n’a pu voir son agresseur poursuivi ou condamné.
Pas moins de 84.000 migrantes, principalement originaires d’Asie du Sud et du Sud-Est, travaillent comme employées de maison dans cet État du Golfe. Beaucoup se voient imposer des journées de travail interminables. Les chercheurs ont interrogé des femmes qui travaillent, dans certains cas, jusqu’à 100 heures par semaine, sans aucun jour de congé.
Certaines ont déclaré qu’on leur avait promis de bons salaires et de bonnes conditions de travail, avant de partir pour le Qatar, mais qu’elles ont vu tous leurs espoirs brisés à l’arrivée.
Le droit qatarien ne prévoit aucune limite aux heures de travail incombant aux employés de maison et aucune disposition n’impose de leur octroyer un jour de congé. En outre, ils n’ont pas la possibilité de déposer plainte auprès du ministère du Travail.