L’isolation au service de la création
A peine 24 ans, et le gamin sort déjà son troisième album. Mac Demarco a grandi au milieu de nulle part, c’est à dire à Edmonton, ville perdue au beau milieu du Canada. Cet éloignement semble l’avoir doté d’un sens de l’occupation qu’il a trouvé dans ses bidouilles musicales. En s’inspirant d’un certain sens de la surf music, le pépère s’est installé à Montréal pendant deux ans et demi (« la plus longue période où je suis capable de vivre à un endroit« ) avant de mettre pied à terre à Brooklyn où il a écrit Salad Days.
Matériaux de fortune et claviers intergalactiques
Ce court album de 35 minutes a vraiment tout pour plaire, bien au-delà des apparences de branleur que le garçon peut laisser transparaître. Les guitares cristallines semblent parfois bricolées avec des matériaux de fortune (Brother, Treat Her Better).C’est peut-être le cas.
En tous cas, le garçon déroule des pop songs parfaites aux airs joyeux et aux paroles mélancoliques (Goodbye Weekend, Let Her Go).
Mac Demarco innove même en ajoutant des claviers inattendus sur des arrangements qui sont plus subtils qu’ils n’y paraissent. Passing Out Pieces et Chamber of Reflection passent en effet un cap, à cheval entre Air et Orange Mécanique avec leur clavier intergalactique. Sur Let My Baby Stay, Mac Demarco prend des intonations de Damon Albarn, un autre modèle du genre touche à tout.