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Roger Ridley

Publié le 23 avril 2014 par Chroniquemusicale @chronikmusicale

Roger RidleyRoger Ridley est un guitariste et chanteur américain, dont le talent s’est malheureusement éteint en 2005. Issu d’une famille de musiciens, Roger Ridley débute sa carrière avec Maley and The Isles en tant que chanteur. À 26 ans, il part pour New-York afin de continuer sa carrière, et voyage jusqu’à Las Vegas en 1977, pour participer à un show de musiciens de rue. Car en effet, Roger Ridley est un habitué de la rue. Il l’a écumée et connait son public. Il fait la route de Los Angeles à Santa Monica tous les samedis pour jouer sa musique.

Ce contact, cette chaleur et cet amour qui le rendent si attachant, semblent intrinsèques à toute son existence. Son sourire affable est incroyablement communicatif et naturellement bon. Il n’y a aucune tricherie, aucun surfait. Roger Ridley offre ce qu’il est comme on offre une poignée de main, un message, un espoir. Cette compassion et cette croyance fraternelle sont les fondations mêmes de sa musique, à la fois simple et imposante.

Il distille un mélange de soul bluesy et de folk rural, qui s’étale et voltige aux côtés dOtis Redding ou Sam Cooke. Cette voix, cette « voice of God » comme les autres musiciens de sa rue l’appellent, est une des plus belles voix jamais enregistrées. Passées quelques secondes, ses chansons apparaissent comme une vérité altruiste, sans aucune limite, sans aucune explication logique. C’est une musique métaphysique, qui dissèque et cristallise l’aventure humaine avec une humilité réconfortante.

Sans sa découverte par les producteurs du magnifique concept Playing For Change, sa voix se serait sûrement éteinte, sans aucune reconnaissance. Roger Ridley a déclenché une vague de paix musicale: Alors que Mark Johnson se ballade à Santa Monica, il entend au loin une voix exceptionnelle. Il se précipite vers celle-ci et trouve Roger Ridley, dans la rue, interprétant Stand By Me. Mark Johnson décide alors de filmer d’autres musiciens dans les quatre coins du monde afin de diffuser un message de paix, grâce au langage quasi-cosmique de la musique. Les musiciens enregistrés sont ainsi superposés, ce qui donne naissance à une musique globale et universelle. L’association Playing For Change, qui a pour objectif de développer des écoles de musique dans les pays défavorisés, s’est ainsi retrouvée sur le devant de la scène. Une vague de reconnaissance incroyable a inondé l’association grâce à cette fraternité musicale mondiale. Elle est désormais passée d’une petite équipe locale à une organisation d’envergure internationale. Voici la vidéo Stand By Me de Playing For Change, dans laquelle on peut voir Roger Ridley qui démarre la chanson:

Roger Ridley n’a malheureusement donné naissance qu’à un seul album solo, principalement enregistré en live. Dans cet album, on retrouve beaucoup de reprises, dont il nous livre une interprétation personnelle, originale et magistrale. Sa version de Ain’t No Sunshine est à ce titre un exemple parmi d’autres du talent incroyable de Roger Ridley. Une guitare démoniaque, emplie d’une rage rythmique et solidement attachée à une voix fabuleuse et céleste:

Vient ensuite la subtilité d’une émotion à peine voilée d’un Dreams To Remember, qui éclate comme se brise un miroir, comme se fissure un mur. Et tout à coup, la musique n’a jamais été aussi belle, aussi puissante, aussi pieusement troublante.

À travers cet album, Roger Ridley offre à titre posthume le plus beau témoignage de ce qu’est la musique: Un langage sensible et universel.

  • Artiste(s): Roger Ridley
  • Album: Taking You Back
  • Label: Starwood
  • Année: 2006
VN:F [1.9.22_1171]

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