CRITIQUE : Les Gazelles de Mona Achache

Par Misteremma @misteremma

Me voilà, gaiement installée, dans les sièges du cinéma Actor’s Studio, prise d’un sentiment légèrement mitigé du film de Pierre Salvadori, Dans la Cour, que je viens de regarder. Rangeant mes pensées, je me laisse emporter par le film Les Gazelles de Mona Achache.

C’est l’histoire de Marie et Eric, trentenaires en couple depuis le lycée, qui signent l’achat de leur premier appartement quand Marie est saisie d’un doute vertigineux. Sa rencontre avec un beau brun ténébreux va précipiter sa décision : elle quitte Eric pour plonger dans le grand bain du plaisir et de la liberté.
Mais elle va surtout se manger le fond de la piscine… Et découvrir un monde sans pitié : à son âge, le célibat est vite perçu comme une tare suspecte.
Éclairée par des amitiés nouvelles, Marie va apprendre à envisager son célibat comme une chance d’où elle pourrait sortir plus forte, et enfin prête à être heureuse.

On est face à une Audrey Fleurot, une mère au célibat déjanté, qui guide, tel un messie, Marie, jouée par Camille Chamoux, dans sa nouvelle vie composée de fêtes à excès, de techniques de drague assez volages (« surtout ne parle pas, fourre ta langue de sa bouche et sors de chez lui la première le lendemain »), de cigarettes, mais surtout de solitudes et de remises en question.

Et oui, plaquer le potentiel amour de sa vie (aussi ennuyeux soit-il) pour un Don Juan à deux balles (« tu peux descendre la poubelle en partant ». SEXY ), n’est pas la meilleure idée qu’il soit. A ne surtout pas regarder étant célibataire, cela ne vous rappellera que trop la monotonie de votre vie. Au lieu de s’épanouir dans sa vie, son travail, elle a voulu une rupture mais elle veut de nouveau l’amour et surtout pas « le premier venu ». Mouais, bon. Cela ne fait que prouver que les filles sont d’un compliqué !

Passons. Le film est rythmé, bien ficelé et l’auteur nous fait voyager dans l’esprit de Marie, entre ses angoisses de la jeunesse qui se dérobe et ses nouvelles amitiés qui la font grandir, elle nous offre quelques scènes terriblement drôles avec de bons rebondissements, quoiqu’un poil caricatural. Un humour rafraîchissant tout de même, une Camille Chamoux aux allures d’une Florence Foresti post-rupture et un bon casting avec Franck Gastambide, producteur de Les Kaira, dans le rôle d’Eric !

On se retrouve dans une situation à l’écho faussement féministe et inintéressant : « pas de boulot, pas de mec, pas de fric, mais elle a vécu pardi ! », « on s’en fout d’être féminisme, ce qui nous intéresse c’est d’avoir le cul ferme ». D’abord, les femmes sont fortes, elles doivent être heureuse et Marie peut très bien se débrouiller seule, pas besoin d’Eric dans sa vie. Sauf qu’elle se retrouve seule, sans appartement, triste et en manque de réconfort. Un méli-mélo de situations, de l’euphorie totale d’être libre à  la descente brutale dû au lendemain embarrassant. Si on ajoute à ça des héroïnes qui manquent cruellement de personnalités, Les Gazelles n’est certainement pas le film de l’année.

Nous vous laissons apprécier (ou pas) la bande annonce :

Fiche technique : 
Sortie : 7 mai 2014
Durée : 1h39
Année de production : 2013
Genre : Comédie
Origine : France
Réalisateur : Mona Achache
Acteurs :  Camille Chamoux, Audrey Fleurot, Anne Brochet

Partagez avec vos amis !