F'murr parodie le petit prince, la peinture médiévale, se moque des peanuts, des vieux calendriers moyen-âgeux et fait intervenir des personnages hallucinants, pourvu d'une logique qui ne peut que nous échapper, tant parfois elle s'éloigne de la nôtre. Au détour d'un gag, un petit dinosaure survient pour nous chanter la ballade du quaternaire. Je regrette de ne pas avoir le son. Une chauve-souris se plante dans la nuit pour lancer une ode à la lune. Une brebis lycanthrope dévore des montagnes et saute sur l'astre lunaire, tandis qu'à un d'autre moments, les brebis soulèvent une colline pour faire de la place dans le paysage. Les herbes crient de douleur quand on les broute et les rochers se font mal en dévalant les montagnes. Et tout cela de manière absolument normale, sans jamais choquer personne ! On ne sait jamais quelle direction va prendre l'histoire et c'est sans doute le plus grand plaisir que j'ai à lire cette série. Parfois, il est vrai, quelques gags m'échappent. Peut-être suis-je trop cartésien, ou que je chercher trop le dix-huitième sens. Un jour, le voile se déchirera pour laisser planer un grand silence frisé, porteur de sens. Mais dans tous les cas, cette lecture reste un régal. La folie n'est pas forcément là où on le pense mais l'humour surgit toujours sans crier gare ! Et cela autant grâce à l'histoire qu'aux dessins. D'ailleurs, parlons-en des dessins de F'murrr. Très humoristique, loin de tout réalisme, les personnages sont attachants, leurs grands yeux expressifs et même le chien, dont on ne voit jamais le regard éternellement caché par une touffe de poils, exprime pourtant clairement ses émotions. F'murrr insuffle par les poses et les attitudes un dynamisme à tous ses héros, une énergie évitant que les histoires restent amorphes. Les décors sont des personnages à part entière ! Les couleurs ne suivent aucune logique, les fonds varient sans prévenir, l'herbe verte peut devenir vert de mer, ou le ciel bleu virer à l'ocre d'une case à l'ocre. Les traits peuvent disparaître, laissant des montagnes estompées dans le lointain, et pourtant, malgré tout cela, je ne me sens jamais perdu dans l'univers de F'Murrr. Il faut dire que rien ne ressemble moins (ou plus) à une montagne qu'une autre montagne ! Quant au cadrage, il n'en fait qu'à sa tête, grandes cases d'une page, classiques quatre bandes de une à trois cases, micro-case cernée par de bien plus grandes. Des cases qui sont nettement séparées ou qui se chevauchent, au choix. Les angles de vue ? Quelle importance, des personnages d'échelles différentes se retrouvent les uns à côté des autres. Hé oui, les perspectives ne sont plus ce qu'elles étaient ma bonne Lucette et l'auteur nous garde toujours dans l'action, sans jamais nous égarer, à l'inverse de certaines de ces brebis qui ont du mal à retrouver le chemin du foyer et de la raison. J'ai découvert cette BD au collège et je n'ai jamais pu m'en défaire, à tel point que je re-re-re-dévore irrégulièrement avec plaisir toute l'œuvre de F'murrr. En effet, en-dehors du Génie des Alpages, il s'est fendu d'autres délires comme Jehanne au Pied du Mur, Les Aveugles, ou encore son magnifique petit Tarot. Mon regret, n'avoir jamais pu lire « Vingt Dieux C'est le Synode ». Qui était déjà épuisé quand j'ai découvert F'murrr. Aujourd'hui, à l'image de cet album, certaines de ces BD sont sans doute devenues des introuvables mais peut-être que des bibliothèques seront les salvatrices amies pouvant résoudre ce grave problème. Et puis un « Bêstes ooooffff » est sorti, reprenant anciens et nouveaux gags. Non, non, évitez, prenez simplement le Tome un, asseyez-vous, lisez et laissez-vous porter par le petit monde de F'murrr. Si vous aimez perdre pied dans un univers imaginaire, vous serez servi ! Enfin, j'espère... Zéda se promène dans les alpages de F'murrr
F'murr parodie le petit prince, la peinture médiévale, se moque des peanuts, des vieux calendriers moyen-âgeux et fait intervenir des personnages hallucinants, pourvu d'une logique qui ne peut que nous échapper, tant parfois elle s'éloigne de la nôtre. Au détour d'un gag, un petit dinosaure survient pour nous chanter la ballade du quaternaire. Je regrette de ne pas avoir le son. Une chauve-souris se plante dans la nuit pour lancer une ode à la lune. Une brebis lycanthrope dévore des montagnes et saute sur l'astre lunaire, tandis qu'à un d'autre moments, les brebis soulèvent une colline pour faire de la place dans le paysage. Les herbes crient de douleur quand on les broute et les rochers se font mal en dévalant les montagnes. Et tout cela de manière absolument normale, sans jamais choquer personne ! On ne sait jamais quelle direction va prendre l'histoire et c'est sans doute le plus grand plaisir que j'ai à lire cette série. Parfois, il est vrai, quelques gags m'échappent. Peut-être suis-je trop cartésien, ou que je chercher trop le dix-huitième sens. Un jour, le voile se déchirera pour laisser planer un grand silence frisé, porteur de sens. Mais dans tous les cas, cette lecture reste un régal. La folie n'est pas forcément là où on le pense mais l'humour surgit toujours sans crier gare ! Et cela autant grâce à l'histoire qu'aux dessins. D'ailleurs, parlons-en des dessins de F'murrr. Très humoristique, loin de tout réalisme, les personnages sont attachants, leurs grands yeux expressifs et même le chien, dont on ne voit jamais le regard éternellement caché par une touffe de poils, exprime pourtant clairement ses émotions. F'murrr insuffle par les poses et les attitudes un dynamisme à tous ses héros, une énergie évitant que les histoires restent amorphes. Les décors sont des personnages à part entière ! Les couleurs ne suivent aucune logique, les fonds varient sans prévenir, l'herbe verte peut devenir vert de mer, ou le ciel bleu virer à l'ocre d'une case à l'ocre. Les traits peuvent disparaître, laissant des montagnes estompées dans le lointain, et pourtant, malgré tout cela, je ne me sens jamais perdu dans l'univers de F'Murrr. Il faut dire que rien ne ressemble moins (ou plus) à une montagne qu'une autre montagne ! Quant au cadrage, il n'en fait qu'à sa tête, grandes cases d'une page, classiques quatre bandes de une à trois cases, micro-case cernée par de bien plus grandes. Des cases qui sont nettement séparées ou qui se chevauchent, au choix. Les angles de vue ? Quelle importance, des personnages d'échelles différentes se retrouvent les uns à côté des autres. Hé oui, les perspectives ne sont plus ce qu'elles étaient ma bonne Lucette et l'auteur nous garde toujours dans l'action, sans jamais nous égarer, à l'inverse de certaines de ces brebis qui ont du mal à retrouver le chemin du foyer et de la raison. J'ai découvert cette BD au collège et je n'ai jamais pu m'en défaire, à tel point que je re-re-re-dévore irrégulièrement avec plaisir toute l'œuvre de F'murrr. En effet, en-dehors du Génie des Alpages, il s'est fendu d'autres délires comme Jehanne au Pied du Mur, Les Aveugles, ou encore son magnifique petit Tarot. Mon regret, n'avoir jamais pu lire « Vingt Dieux C'est le Synode ». Qui était déjà épuisé quand j'ai découvert F'murrr. Aujourd'hui, à l'image de cet album, certaines de ces BD sont sans doute devenues des introuvables mais peut-être que des bibliothèques seront les salvatrices amies pouvant résoudre ce grave problème. Et puis un « Bêstes ooooffff » est sorti, reprenant anciens et nouveaux gags. Non, non, évitez, prenez simplement le Tome un, asseyez-vous, lisez et laissez-vous porter par le petit monde de F'murrr. Si vous aimez perdre pied dans un univers imaginaire, vous serez servi ! Enfin, j'espère... Zéda se promène dans les alpages de F'murrr