Le trompettiste de Staline de Patrick ANIDJAR

Par Jellybelly


Retenez bien le nom de l'auteur, il nous livre un premier roman d'une très grande qualité.


"Le trompettiste de Staline", c'est le parcours de 2 hommes.


Nous faisons connaissance avec le premier à New-York en 2001. Il est dans une chambre d'hôpital au chevet d'un inconnu, un vieillard dont les jours sont comptés. A partir du 5ème chapitre, il va nous relater ses souvenirs d'enfance, son premier concert Salle Pleyel, avec ses parents, pourtant d'un milieu modeste.


La vie du second nous est relatée à partir de 1914. Lazare GRYNBERG, juif, est trompettiste. Ses parents vont être assassinés pendant la guerre, ses frères mourront au Front. Lui, s'en sortira avec une blessure de guerre qui l'handicapera à vie. Il épouse Bella, une femme bourgeoise qui aime la littérature française et allemande.


Lazare fait connaissance avc Eugène James BULLARD, cet afro-américain qui a quitté les Etats-Unis pour la France pour échapper aux discriminations raciales. Commence alors une vie artistique à Montmartre dans les night-clubs parisiens fréquentés par Joséphine BAKER, Louis ARMSTRONG...


C'est sous les yeux de ce grand du jazz que Lazare jouera ses premières notes à New-York, à l'Apollo, dans cet antre noir où il se fera tabasser à l'entrée pour être blanc et oser vouloir en franchir l'entrée.


Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus sans vous dévoiler les mille et unes sources de suspens de ce très beau roman.
J'ai beaucoup appris sur la vie parisienne des années 1900, l'émergence du jazz, cette musique de "dépravés", la cohabitation blancs/noirs.. et aussi, sur le régime stalinien et la répression de ce même courant musical, les disparitions d'artistes, les conditions de vie dans les camps...


Ce roman est d'ailleurs publié dans la collection "L'histoire en roman", une découverte pour moi qui risque d'inspirer de nombreuses lectures à l'avenir.


J'ai beaucoup aimé la narration de ce livre, l'alternance des chapitres avec ces deux destins dont nous supposons qu'ils ont quelque chose en commun... Mjo, rendez-vous page 348 !


Le rythme est par ailleurs soutenu, le suspens au rendez-vous, l'intrigue très bien menée, bref, c'est un très beau premier roman.


A lire absolument


Annie