Comme je vois que Juan et Rosaelle semblent s’être donné le mot (l’un avec "verbiage", et l’autre avec "vanité"),sans qu’aucune chaîne ne semble pourtant (en apparence ?) avoir été lancée, mais que je suis (très) joueur, je me lance à mon tour dans l’exégèse d’un terme de mon choix, pas vraiment pris au hasard… Celui que j’ai choisi me semble en effet bien caractériser les mœurs politiques.de notre époque, où le communiquant est roi, où tout passe par l’image plutôt que le positionnement idéologique et le perfectionnement d’une véritable politique de gauche alternative, qui ne reprenne pas – notamment sur le registre économique, au point d’être soutenu par l’opposition – les mêmes dérives libérales que notre adversaire si droitier. Notre société actuelle manque singulièrement d’intellectuels, de philosophes, de pamphlétaires, de débatteurs véritablement subversifs à l’endroit de la pensée dominante de l’UMP comme d’un certain PS, qui proposent un cadre de pensée dans lequel puissent s’inscrire les militants et sympathisants gauchistes de conviction, comme moi. Il est plutôt surprenant, et à vrai dire insupportable, de constater que seuls les "penseurs" libéraux, les gourous de la théorie du complot ou les débatteurs racistes et xénophobes qui colportent sans aucune gêne sur les chaîne d’information en continu pour seul exemple la thèse insupportable de la colonisation de la France aient autant pignon sur rue dans nos médias dominants, sans se voir pour autant opposer la moindre résistance. yen a marre. Toutes les informations véhiculées dans le champ politique ne semblent plus souffrir la moindre possibilité d’informations alternatives, de contradicteurs sérieux opposant une autre voix, un autre point de vue, comme dans le temps des célèbres émissions de Polack. Une majorité de "journalistes" et d ‘animateurs d’émissions d’actualité dans lesquelles on parle politique sont encadrées et investies dans leur quasi-totalité par toujours les mêmes qui se répandent sur la logique austéritaire et la nécessité absolue, impérative, et ne souffrant aucune contradiction sous peine de raillerie, de saigner les plus modestes d’entre nous. Et quand on a la chance d’assister enfin à un débat dans lequel parmi une bande de vautours libéraux se trouve par hasard un gauchiste patenté, tout est présenté uniquement dans les contours, sans que celui-ci ne soit mis en position de détailler davantage ses orientations qui ne correspondent de toute façon pas à ce qu’attendent lesdits animateurs libéraux, qui n’hésitent jamais à ironiser et à entraîner par un mot la raillerie facile des autres participants sur eux. Comment voulez-vous dans ce cas que les gens pensent autrement que la soupe qu’on leur sert ?
Et cette manie insupportable des journalistes d’aujourd’hui de ne plus rien creuser, de se contenter si facilement de la surface des choses, de l’écume des actualités, sans jamais investiguer ou si peu, ne faisant que colporter la mousse qui, elle, provoque plus sûrement le buzz recherché plutôt que les argumentaires chiadés qui, trop longs, ne sont plus lus ni écoutés par personne. Le registre polémique est souvent le cache-sexe d’une époque qui n’a plus d’idées.
Et de cela, de se contenter de l’image et de la surface des choses plutôt que de leur fond, notre politique, gauche et droite confondue, en crève.