Maroc ou Mexique, voir même ailleurs ? les eldorados ne manquent pas

Publié le 22 avril 2014 par Toulouseweb
Il y a quelques décennies, on ne parlait que du Canada. Et bien évidemment de ce côté de l’Atlantique, je veux dire dans la Vielle Europe, ce qui est encore plus vrai en France, cela voulait dire le Québec. Langue native oblige. On y a vu – et on voit encore- de nombreuses entreprises françaises s’y implanter, nouer des alliances … et les rompre. Toujours est-il que le phénomčne ne s’est pas arręté. Pour preuve, Aerolia, qui au gré d’un contrat signé avec Bombardier pour la conception et fabrication du fuselage central équipé des nouveaux avions d’affaires Global 7000 et 8000 a constitué ŕ Montréal une unité d ‘assemblage desdits tronçons aprčs avoir mis en place un bureau d’études.
Ce mois-ci, c’est le Maroc qui a le vent en poupe. Le pays chérifien organise en effet la semaine prochaine ŕ Marrakech la quatričme édition d’AeroExpo. Et lŕ on peut dire que les entreprises d’origine françaises seront majoritaires, les sociétés du groupe Safran, Zodiac Aerospace, Daher, Souriau, et une kyrielle de fournisseurs majoritairement membres du Gimas, l’homologue marocain du Groupement des industries françaises de l’aéronautique et de l’espace (Gifas). Mais les entités françaises ne seront pas les seules si on regarde bien car les marchés marocains, civils ou de défense, sont largement ouverts. Lockheed Martin qui a placé en 2007 son F-16 (face ŕ la concurrence du Rafale français) sera lŕ bien évidemment. Et aussi le canadien Bombardier qui a décidé de créer de toute pičce une usine de sous-ensembles d’aérostructure sur la nouvelle zone Midpark ŕ Casablanca. Elle doit ouvrir au second semestre 2014.
La mondialisation de la production est donc largement entamée. Chaque constructeur (qu’il s’agisse des avionneurs, des motoristes et des équipementiers) suivi par bon nombre de ses fournisseurs et prestataires de services vont s’implanter lŕ oů il y a des marchés ŕ prendre – soit sur le marché du neuf ou celui de la maintenance -, lŕ oů les parités monétaires sont les plus favorables aux affaires.
Dorénavant, c’est aussi le Mexique qui a le vent en poupe. Ainsi, le męme Bombardier dont la présence au Mexique remonte ŕ plus de 20 ans pour ses activités ferroviaires, a ouvert en 2006 une unité de production aéronautique ŕ Querétaro. Depuis, il a construit une véritable usine en bord de piste afin dans le futur d’assembler et de mettre en vol un avion Ť made in Mexico ť.
Le 27 mars dernier, c’était au tour du toulousain Latécočre d’inaugurer, dans l’état de Sonora, précisément ŕ Hermosillo, sa premičre unité de production en Amérique du nord. Cette usine est dédiée ŕ 60 % au câblage aéronautique, mais ce qui fait son originalité, c’est que les 40 % restant se consacre ŕ la réalisation d’aérostructures. L’objectif de Latécočre est justement de pouvoir fournir ŕ ses clients des sous-ensembles complets. Ayant dű ŕ supporter les troubles engendrés par le Printemps arabe dans une de ses deux installations de câblage en Tunisie, Latécočre et sa nouvelle direction on accéléré son implantation au Mexique. Ce qui prouve qu’en plus de l’intéręt de travailler en pays ŕ bas coűt (le câblage est trčs demandeur en terme de main d’œuvre), dans un pays oů existe l’Alena (accord de libre échange nord-américain mais aussi avec l’Union européenne), les industriels trouvent aussi un intéręt évident ŕ disposer de plusieurs sources afin de réduire les risques géopolitiques.
Latécočre n’a pas été le premier ŕ réaliser cette évidence. Les groupe Safran, Zodiac Aerospace, Airbus Helicopters, Daher Aerospace, Radiall, Bodycote sans compter GKN Aerospace, UTC Aerospace, Honeywell, GE, et les constructeurs qui outre Bombardier comptent également Cessna, Bell/Textron, l’équipementier toulousain ne sera pas le dernier ŕ sauter le pas.
Nicole B. pour Aeromorning