Le » fameux » gène SIRT1, ou gène de la longévité, se révèle, avec cette étude, une protéine nécessaire à la reprogrammation cellulaire et à l’intégrité du génome de cellules souches qui sont issues du processus de reprogrammation cellulaire. Ces nouvelles données présentées dans la revue Stem Cell Reports montrent que sans SIRT1, les cellules reprogrammées présentent des anomalies chromosomiques. Les implications sont nombreuses en médecine régénérative, lorsqu’il s’agit de « réparer » des organes endommagés par des maladies telles que la maladie d’Alzheimer, le diabète ou les maladies cardio-vasculaires.
La protéine SIRT1 a déjà été impliquée dans de très nombreuses études pour son rôle protecteur contre le vieillissement et les maladies liées à l’âge. SIRT1 a déjà été affectée de très nombreux bénéfices, sa capacité à améliorer la survie, mais aussi les fonctions motrice et cognitive, la sensibilité à l’insuline -en prévention des maladies métaboliques et pour son rôle, également, dans le contrôle des rythmes circadiens. La voie des activateurs de sirtuines et notamment de SIRT1 reste aujourd’hui l’une des principales pistes de développement de médicaments anti-vieillissement.
En médecine régénérative, la reprogrammation cellulaire consiste à convertir des cellules spécialisées comme les cellules nerveuses ou des cellules de la peau vers un état de cellules souches embryonnaires. Cette inversion dans l’évolution des cellules nécessite également une inversion de la biologie des télomères, ces structures « capuchons » qui protègent les extrémités des chromosomes. Les chercheurs du Spanish National Cancer Research Centre’s Telomeres and Telomerase Group qui ont mené cette étude, rappellent que, dans des conditions normales, les télomères raccourcissent au fil du temps et que lors de la reprogrammation cellulaire, ils doivent suivre la stratégie inverse avec une augmentation de leur longueur. Cette augmentation est primordiale car elle permet à des cellules souches d’acquérir l’immortalité qui les caractérise.
On savait également que les niveaux de SIRT1 sont augmentés dans les cellules souches embryonnaires. Ces chercheurs précisent ici le rôle de SIRT1 dans la reprogrammation cellulaire?
SIRT1 contribue à la bonne santé des cellules iPS : Sur des cultures cellulaires et des modèles de souris, ils montrent que privées de SIRT1, les cellules reprogrammées présentent alors des anomalies chromosomiques (Voir visuel ci-contre, en rouge). En l’absence de SIRT1, la reprogrammation de la cellule s’opère mais au fil du temps les cellules iPS présentent des chromosomes déficients, des aberrations chromosomiques et des dommages de l’ADN.
Cet effet protecteur sur les cellules iPS est médié par le régulateur cmyc. SIRT1 ralentit la dégradation de la protéine cmyc, ce qui entraîne une augmentation de la télomérase, l’enzyme qui augmente la longueur des télomères dans les cellules.
SIRT1 essentiel à l’utilisation de cellules iPS en médecine régénérative, dans le maintien de la pluripotence et la modulation de la différenciation cellulaire.
Source: Stem Cell Reports 16 April, 2014 DOI: org/10.1016/j.stemcr.2014.03.002 SIRT1 Is Necessary for Proficient Telomere Elongation and Genomic Stability of Induced Pluripotent Stem Cells (Visuel@ Centro Nacional de Investigaciones Oncologicas)
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