-6 :MAGOUILLES ALLEMANDES OU LAISSER ALLER EUROPÉEN ?
Je ne sais si ces termes sont pertinent pour tout ce que je dois vous décrire !
L’Allemagne émet 450 g de CO2 par kWh électrique produit( la France 90g ) Pour pallier les conséquences des 12 GW de nucléaire à fermer et remplacer de vieilles centrales à charbon hors normes,6 GW de centrales au charbon/lignite devaient être connectées aux réseaux allemands.. en attendant la suite !
Il s’agit aussi de pallier les conséquences de l’intermittence et de travailler en base ou en pointes de consommation ….Or revenir au charbon pour s’affranchir du gaz russe pose problème !!Le recours au charbon s’explique par la baisse de son prix sur le marché mondial, conséquence directe de la production de gaz de schistes aux USA qui rend disponible pour l’exportation des quantités importantes de charbon. En Europe, l’électricité produite avec du charbon est moins chère que celle produite avec du gaz plus ou moins indexé sur celui du pétrole…. Le charbon est donc redevenu le combustible privilégié en Allemagne. Mais cela fait enrager les centrales allemandes au gaz les plus modernes comme le reportage d’ ARTE vous l’ a montré ..Toujours est-il que la consommation de charbon a augmenté de 9% en 2012 et celle de lignite de 7% . De plus les grunnen râlent a cause du CO2produit dans les 2 cas !
Si le tournant énergétique n’était qu’allemand et ne débordait pas sur les systèmes électriques des pays voisins , on se ferait une raison : après tout , qu’ il y ait en Europe une spécialisation productive énergétique par pays pourquoi pas , si on peut l’ harmoniser !
3-6-1 : HÉLAS VOUS ALLEZ ENCORE M ENTENDRE RÂLER CONTRE BRUXELLES !
En effet la priorité de la Commission – dont on rappelle qu’elle a le pouvoir d’initiative au Conseil européen – ne va pas particulièrement à cette harmonie mais à la libéralisation des marchés de l’énergie et de celui de l’électricité en particulier. La Commission s’en fiche-t-elle ? !Elle n’a aucune doctrine quant aux coûts ou aux prix, si ce n’est, , pour rappeler que c’est le droit de la concurrence qui maintiendra la pression à la baisse des coûts et incitera les opérateurs à aligner leurs prix sur les coûts……Glorieuse pétaudière spéculative en prévision ! !Toutefois une dérogation a été faite au profit des énergies renouvelables au motif qu’il s’agissait d’une industrie naissante et qu’il était opportun de les aider à accéder à la maturité industrielle .Suggestion d’origine allemande n’en doutez pas !
La Commission poursuit aujourd’hui la promotion des énergies renouvelables : développement des interconnections, financement de programmes de recherche développements pour stockage de l’électricité etc. Le directeur général de l’Energie à la Commission, reconnaît volontiers que la situation n’est plus satisfaisante : « Les renouvelables avaient besoin d’un coup de pouce, car l’électricité renouvelable ne pouvait pas couvrir les coûts qu’elle engendrait pour le système électrique. Ce n’est plus admissible aujourd’hui. »
Le Commissaire Öttinger repousse les choses a plus tard quand le développement des interconnexions et des technologies de stockage se sera produite . L’idée est de répondre au risque, d’un manque de capacité disponible . Et sur ce point les objectifs divergent déjà : la France met l’accent sur les capacités à la conso de pointe ; les Allemands privilégient la capacité immédiatement disponible pour pallier les conséquences d’un brutal effacement de ses intermittentes. Ce n’est pas du tout la même chose !!!!
3-6-2 :LE FOUTOIR DU MARCHE CARBONE !
Quant au marché du carbone avec un prix de l’ordre de 7 euros la tonne ,il est totalement insuffisant pour dissuader l’usage de techniques émettrices de carbone.
Si les prix sont aussi bas , je vous l’ai expliqué dans une série précédente c’est pour plusieurs raisons : Le recours au marché pour défendre le bien commun que constitue l’environnement serait pertinent si le droit à émettre du co2 était sévèrement contrôlé : premier point , le commerce des droits à émettre des tonnes d’équivalent CO2 constitue un outil de gestion des émissions et non de réduction intrinsèque des émissions. Deuxième point ,là encore les mafiosi financiers sévissent ! le développement de produits dérivés sur le marché et la spéculation pèsent sur les cours . Le montant des pénalités pour truandages et non-respect des quotas (100 euros par tonne de CO2emis en 2013) est ridicule !
4 : ATTENTION AUX RÉACTIONS ANTI- ALLEMANDES
Le développement des intermittentes se traduit, par des flux considérables et aléatoires d’électricité donc par un besoin considérable de développement des réseaux.
Lorsque l’Allemagne est en surproduction d’EnRs intermittentes le surplus est déversé sur les voisins qui – marché unique oblige – vont devoir absorber cet excédent.Prenons pour hypothèses qu ‘ en 2020, la capacité des intermittentes installées en Allemagne sera vraisemblablement supérieure à 90 GW ; en 2030, 120 GW. La demande minimale en Allemagne est de l’ordre de 30 GW, la demande médiane de 55 GW. Même si la consommation d’électricité augmentait légèrement – c’est donc à des déversements considérables d’électricité en provenance d’Allemagne que les pays voisins doivent se préparer a accueillir. Certains – Pologne, Tchéquie, Pays-Bas – envisagent d’ailleurs sérieusement d’installer des transformateurs-déphaseurs le long de leurs frontières avec l’Allemagne afin de protéger la stabilité de leurs réseaux ; et la France ne sera pas épargnée. OR TOUT CELA SE PAYE !NOUS DEVRONS AUSSI NOUS MÊMES PAYER LA PROLONGATION DU NUCLEAIRE :CROYEZ VOUS QUE LES ALLEMANDS VONT NOUS AIDER SUR CE SUJET ????
Photo de l électricité renouvelable allemande entrant de force sur les champs Élysées!!!!!
L’Allemagne a des moyens financiers , et elle dispose de ressources significatives en charbon et considérables en lignite et elle a posé en principe que ses ressources propres ne lui coutent que leur exploitation et que si l’intendance européenne suit , ses voisins accepteront sa situation de « danseuse énergétique » , selon son bon plaisir!
La grave erreur de départ, explique Altmaier , Ministre fédéral de l'Environnement, de la Protection de la Nature et de la Sécurité nucléaire ... , fut d’encourager le développement forcenè des renouvelables sans avoir en même temps fixé une limite supérieure aux dépenses à engager.
A suivre