Dépendance de l' énergie européenne (6):GOTT MIT UNS!

Publié le 21 avril 2014 par 000111aaa

-6 :MAGOUILLES ALLEMANDES  OU LAISSER ALLER EUROPÉEN ?

Je ne sais si ces termes sont pertinent pour  tout ce que je dois vous décrire !

L’Allemagne émet 450 g de CO2 par kWh électrique produit( la France 90g ) Pour pallier les conséquences des 12 GW de nucléaire à fermer  et remplacer de vieilles centrales à charbon hors normes,6 GW de centrales au charbon/lignite devaient être connectées aux réseaux allemands.. en attendant la suite !

 Il s’agit aussi de pallier les conséquences de l’intermittence et de travailler en base ou en pointes  de consommation ….Or revenir au charbon  pour  s’affranchir du gaz russe  pose problème !!Le recours au charbon s’explique par la baisse de son prix sur le marché mondial, conséquence directe de  la production de gaz de schistes aux USA qui rend disponible pour l’exportation des quantités importantes de charbon. En Europe, l’électricité produite avec du charbon est moins chère que celle produite avec du gaz plus ou moins indexé sur celui du pétrole…. Le charbon est donc redevenu le combustible privilégié en Allemagne. Mais cela  fait enrager les centrales allemandes  au gaz  les plus modernes comme le reportage d’ ARTE vous l’ a montré ..Toujours est-il que la consommation de charbon a augmenté de 9% en 2012 et celle de lignite de 7% . De plus les grunnen râlent  a cause du CO2produit dans les 2 cas !

Si le  tournant énergétique  n’était qu’allemand   et ne débordait pas  sur les systèmes électriques des pays voisins , on se ferait une raison : après tout , qu’ il y ait en Europe  une spécialisation  productive énergétique  par pays pourquoi pas , si on peut l’ harmoniser !

3-6-1 : HÉLAS  VOUS ALLEZ ENCORE M ENTENDRE RÂLER CONTRE BRUXELLES !

En effet la priorité de la Commission – dont on rappelle qu’elle a le pouvoir d’initiative au Conseil européen –  ne va pas particulièrement à  cette  harmonie  mais  à la libéralisation des marchés de l’énergie et de celui de l’électricité en particulier. La Commission s’en fiche-t-elle ? !Elle n’a  aucune  doctrine quant   aux coûts ou aux prix, si ce n’est, , pour rappeler que c’est le droit de la concurrence qui maintiendra la pression à la baisse des coûts et incitera les opérateurs à aligner leurs prix sur les coûts……Glorieuse pétaudière spéculative en prévision ! !Toutefois  une dérogation a été faite au profit des énergies renouvelables au motif qu’il s’agissait d’une industrie naissante et qu’il était opportun de les aider à accéder à la maturité industrielle .Suggestion d’origine allemande n’en doutez pas !

La Commission poursuit aujourd’hui la promotion des énergies renouvelables : développement des interconnections, financement de programmes de recherche développements pour stockage de l’électricité etc. Le  directeur général de l’Energie à la Commission, reconnaît volontiers que la situation n’est plus satisfaisante : «  Les renouvelables avaient besoin d’un coup de pouce, car l’électricité renouvelable  ne pouvait  pas couvrir les coûts qu’elle engendrait pour le système électrique. Ce n’est plus admissible aujourd’hui. »  

Le Commissaire Öttinger repousse les choses a plus tard quand le développement des interconnexions et des technologies de stockage se sera produite . L’idée est de répondre au risque,  d’un manque de capacité disponible . Et sur ce point  les objectifs divergent déjà : la France met l’accent sur les capacités à la conso  de  pointe ; les Allemands privilégient la capacité immédiatement disponible pour pallier les conséquences d’un brutal effacement de ses intermittentes. Ce n’est pas du tout la même chose !!!!

3-6-2 :LE FOUTOIR DU MARCHE CARBONE !

Quant au marché du carbone  avec un prix de l’ordre de 7 euros la tonne ,il est totalement insuffisant pour dissuader l’usage de techniques émettrices de carbone.

Si les prix sont aussi bas , je vous l’ai expliqué dans une série précédente  c’est pour plusieurs raisons : Le recours au marché pour défendre le bien commun que constitue l’environnement serait pertinent  si le droit à émettre du co2 était sévèrement contrôlé  : premier point , le commerce des droits à émettre des tonnes d’équivalent CO2 constitue un outil de gestion des émissions et non de réduction intrinsèque des émissions. Deuxième point ,là encore les mafiosi financiers sévissent ! le développement de produits dérivés sur le marché et la spéculation pèsent sur les cours . Le montant des pénalités pour truandages et  non-respect des quotas (100 euros par tonne de CO2emis  en 2013) est ridicule !

 4 : ATTENTION AUX RÉACTIONS ANTI- ALLEMANDES

Le développement des intermittentes se traduit,  par des flux considérables et aléatoires d’électricité donc par un besoin considérable de développement des réseaux.

 Lorsque l’Allemagne est en surproduction d’EnRs intermittentes  le surplus est déversé sur les voisins qui – marché unique oblige – vont devoir absorber cet excédent.Prenons pour hypothèses qu ‘ en 2020, la capacité des intermittentes installées en Allemagne sera vraisemblablement supérieure à 90 GW ; en 2030, 120 GW. La demande minimale en Allemagne est de l’ordre de 30 GW, la demande médiane de 55 GW. Même si la consommation d’électricité augmentait légèrement –  c’est donc à des déversements considérables d’électricité  en provenance d’Allemagne que les pays voisins doivent se préparer a accueillir. Certains – Pologne, Tchéquie, Pays-Bas – envisagent d’ailleurs sérieusement d’installer des transformateurs-déphaseurs le long de leurs frontières avec l’Allemagne afin de protéger la stabilité de leurs réseaux ; et la France ne sera pas épargnée. OR TOUT CELA SE PAYE !NOUS DEVRONS AUSSI NOUS MÊMES PAYER LA PROLONGATION DU  NUCLEAIRE :CROYEZ VOUS QUE LES ALLEMANDS VONT NOUS AIDER SUR CE SUJET  ????

 Photo de l électricité renouvelable allemande entrant de force  sur les champs Élysées!!!!!

  L’Allemagne a des moyens financiers , et elle dispose de ressources significatives en charbon et considérables en lignite et elle a posé en principe que ses ressources propres ne lui coutent que leur exploitation   et que si l’intendance  européenne suit  , ses voisins accepteront  sa situation  de « danseuse énergétique »   , selon son bon plaisir!

La grave erreur de départ, explique Altmaier , Ministre fédéral de l'Environnement, de la Protection de la Nature et de la Sécurité nucléaire ... , fut d’encourager le développement forcenè des renouvelables sans avoir en même temps fixé une limite supérieure aux dépenses à engager.

 A suivre