genre: épouvante, horreur
Année: 1925
Durée: 1h35
l'histoire: Erik, être à moitié fou rejeté par la société, vit dans les sous-sols désaffectés de l'opéra Garnier à Paris. Amoureux d'une des cantatrices, il intrigue pour qu'elle obtienne le premier rôle, avant de lui réclamer son amour en retour. Mais celle-ci, découvrant la profonde laideur de celui qu'on appelle le Fantôme de l'Opéra, cherche par tous les moyens à échapper à son emprise, avec l'aide de son prétendant.
La critique d'Alice In Oliver:
A l'origine, Le Fantôme de l'Opéra, réalisé par Rupert Julian en 1925, est l'adaptation d'un roman écrit par Gaston Leroux. Le film fait suite au succès du Bossu de Notre Dame en 1923. A l'époque, le cinéma et le théâtre parient sur des scénarios ou des adaptations de roman basés sur des êtres monstrueux. Le Fantôme de l'Opéra n'échappe pas à la règle.
Il n'est donc pas étonnant de retrouver Lon Chaney dans le rôle principal. En effet, l'acteur jouait déjà les premiers rôles dans Le Bossu de Notre Dame, que j'ai déjà cité.
Dans un premier temps, le film est tourné en couleurs avec les moyens techniques de l'époque. Pourtant, Lon Chanley s'y oppose et souhaite que seules les séquences tournées en noir et blanc soient conservées. C'est donc cette seconde version qui sera conservée.
Hélas, au moment de sa sortie, Le Fantôme de l'Opéra ne rencontre pas le succès escompté et le film finira plus ou moins dans l'oubli avant de connaître un remake en 1940, avec Claude Rains. Ce qui relancera l'intérêt pour cette première version, injustement oubliée.
Vous l'avez donc compris: Le Fantôme de l'Opéra est une production ambitieuse. Il s'agit aussi d'un film muet qui propose de nombreuses séquences absolument hallucinantes et d'une beauté époustouflante. On peut donc parler d'une oeuvre en avance sur son temps.
De ce fait, pas étonnant que le film ait été boudé au moment de sa sortie. On peut même parler de film maudit. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Erik, être difforme au caractère lunatique, vit en marge de la société et occupe secrètement les sous-sols l’Opéra Garnier.
De là, il fait régner la terreur et entend bien imposer ses goûts musicaux par la menace… Tombé amoureux de la cantatrice Christine Daaé, le «Fantôme» tente donc de lui obtenir un premier rôle avant bien évidemment de lui déclarer sa flamme.
Malheureusement, l’avenir sentimental de Christine est déjà tout tracé, de même que le triste destin du Fantôme de l’opéra. En vérité, le tournage de cette première version est surtout marqué par de nombreuses anecdotes qui témoignent de l'animosité qui régnait sur le plateau à l'époque.
Pourtant, aujourd'hui, Le Fantôme de l'Opéra est considéré comme un grand classique du cinéma d'épouvante qui va inspirer de nombreuses versions et/ou remakes. Le film bénéficie d'une ambiance macabre, gothique et sonore pour le moins pesante et peut s'appuyer (encore une fois) sur de nombreuses séquences d'anthologie.
Mais ce qui surprend dans cette première version, c'est son intensité dramatique, marquée par la mort, la désillusion et par un très grand pessimisme. Lon Chanley livre une très grande performance et noie le reste du casting à lui tout seul.
Hélas, le film pâtit également de ses nombreux excès dans sa mise en scène. On pourrait presque parler d'un film totalement mégalomane tant il sombre parfois dans le grand guignolesque de carnaval. Toutefois, impossible de ne pas rester admiratif devant le travail colossal de Rupert Julian, plus que jamais investi dans son film.
En ce sens, Le Fantôme de l'Opéra reste bel et bien un grand classique du genre, qu'il conviendra de regarder pour ce qu'il est, à savoir (encore une fois) un film maudit porté par une ambiance à la fois romantique et lugubre.
Note: 16/20
1925 - Le fantome de l'Opera - Rupert Julian par Altanisetta