Existe-t-il une manière efficace d’évacuer les mauvais souvenirs ? Ces chercheurs du Beckman Institute proposent ici une stratégie simple et efficace pour réduire l’impact émotionnel de souvenirs déplaisants ou douloureux. Leur « protocole » testé et présenté dans la revue Social Cognitive and Affective Neuroscience semble permettre un soulagement à court terme des émotions négatives mais aussi la possibilité de bien gérer sa mémoire sur le long terme.
Ruminer sur les aspects négatifs d’un souvenir peut mener à la dépression clinique mais faire l’effort de s’éloigner mentalement des émotions négatives ressenties et porter sa réflexion sur des éléments positifs contextuels, comme la présence d’un ami, le temps qu’i faisait, ou toute autre objet non émotionnel emmène l’esprit loin des émotions indésirables associées au souvenir. Une fois fait cet effort de concentration, l’esprit « erre à tout autre chose » et ne dramatise plus autant les émotions négatives.
Se concentrer sur les à-cotés contextuels : Ici, les participants ont été invités à partager leurs souvenirs négatifs et positifs les plus chargés d’émotions, comme la naissance d’un enfant, concourir à un prix ou à un examen. Quelques semaines plus tard, les participants ont reçu des indices conçus pour re-déclencher leurs souvenirs et ont été invités à se rappeler chaque événement en mettant l’accent soit sur l’émotion entourant l’événement, soit sur un élément du contexte. Leurs cerveaux étaient scannés par imagerie par résonance magnétique (IRM).
Les chercheurs constatent que lorsque les participants se concentrent sur le contexte, les régions du cerveau impliquées dans le traitement des émotions de base travaillent avec les régions du contrôle de l’émotion à réduire l’impact émotionnel des souvenirs.
La stratégie semble simple, peut-être même simpliste, cependant elle semble, avec cette expérience menée sur participants, une alternative prometteuse à d’autres stratégies de régulation des émotions, qui font appel à la suppression ou à la réévaluation. La répression qui va tenter d’enfermer les émotions « dans une boîte », peut être efficace à court terme, mais elle augmente à long terme l’anxiété et la dépression. La réévaluation qui consiste à regarder l’événement plutôt comme « un verre à moitié plein » est cognitivement exigeante et difficile à tenir à long terme.
En reportant sa concentration sur le contexte, il est possible d’entraîner l’esprit loin des émotions indésirables.
Non seulement cette stratégie permet une régulation efficace de l’émotion à court terme mais réduit sur le long terme l’impact de la gravité d’un souvenir négatif.
Les chercheurs vont maintenant tester cette thérapie chez des patients déprimés ou atteints de troubles psychiatriques.
Source:Social Cognitive and Affective Neuroscience March 5, 2014 doi: 10.1093/scan/nsu039 Neural Correlates of ‘Distracting’ from Emotion during Autobiographical Recollection
STRESS: Un médicament pour chasser les mauvais souvenirs? –