Magazine Humeur
Comme le remarque la presse, pour l'Ukraine c'est un triomphe pour Poutine, qui marque la ligne de conduite à suivre et fait signer par tout le monde un document qui ne mentionne nulle part la Crimée.
Mais, co-signataires du document avec le gouvernement provisoire actuel de l'Ukraine, la Russie, les États-Unis et l'Union Européenne « sacralisent » quelque peu le statu-quo actuel d'une Ukraine « légale », bien que sans la Crimée. Même si le lendemain, Poutine, dans sa longue interview à la télévision russe, destinée à la consommation interne, se sert de mots qui font plus penser à un Tsar ayant pété un câble qu'à un habile diplomate.
Mais pour l'Union Européenne et son associé américain, c'est maintenant que l'épreuve commence : sont-ils capables d'aider l'Ukraine au point de la libérer de la pression de Moscou ? Leur attitude sera observée à la loupe en Pologne, en Hongrie, et partout dans les pays ayant fait partie de l'URSS, et avant tout, les Baltes, les Roumains et les Bulgares, le plus exposés à une éventuelle nouvelle avancée de Poutine.
Oui, la partie difficile est maintenant faire en sorte que Poutine s'arrête durablement là, n'intervienne pas dans l'organisation future de l'Ukraine et cesse tout nouveau rêve d'annexion.
Les questions qui se posent à nous européens en particulier, après les élections du mois prochain, sont : Que valons nous dans le monde dans une situation pareille ?
Quelle force avons nous, quels moyens à mobiliser et quelle crédibilité pour « protéger » ceux qui sont déjà dedans (Pologne, Roumanie, Bulgarie) et les autres (Ukrainiens et Baltes en particulier) qui, pas encore entrés, se rêvent en future et peut être finale extension du mirage d'Union Européenne ?
Encore une fois, autant l'Allemagne est nécessairement un des pivots de l'UE, autant l'approche allemande, trop étriquée et trop exclusive de ses propres intérêts, n'est en rien la garantie d'une Europe durable et forte, ni économiquement, ni politiquement.
L'effort qu'elle a consenti pour intégrer ses frères de l'ex RDA a épuisé ses ressources et sa capacité imaginative. Le reste de l'Europe ne vaut pas pour elle l'effort qu'elle a fait pour « des allemands »
L'union Européenne toute entière doit-elle rester là, avec ce que ça signifie, soit d'être une version soft et non réussie de l'option allemande, soit d'être une puissance mondiale, peut être fédérale, incluant, bien entendu parmi se membres les plus honorables l'Allemagne (post-Merkel)?
© Jorge