Les salons du blog culinaire se suivent et se ressemblent comme les membres d'une même famille. Il y a les jumeaux qui grandissent à Soissons. Il y a les cousins qui surgissent à Paris, et qui prennent des allures différentes, en se centrant sur le sucré ou sur les boissons.
Le petit dernier se déroulait aujourd'hui dans une galerie (vide pour l'occasion) de la Place des Vosges , toujours sous l'égide de Chef Damien et de 750 grammes, avec un parrain que les bloggeurs culinaires apprécient particulièrement, Philippe Conticini.
Outre le plaisir de nous retrouver, d'échanger et de partager les expériences poursuivies depuis la dernière fois (et c'est déjà beaucoup) nous profitons de ces journées pour faire des découvertes ou approfondir des connaissances. C'était le cas aujourd'hui avec Olympus .. pour ceux qui ont pu se glisser dans un des ateliers (ce sera une autre fois pour moi).Ou avec les appareils Kenwood (là aussi je n'ai pas eu l'opportunité d'essayer une nouveauté mais ayant gagné à la tombola de fin de journée le même appareil que celui avec lequel oeuvrent les candidats du Meilleur Pâtissier je pense que je vais faire désormais davantage de pâtisserie).On aime toujours goûter des produits qu'on connait mal. Anne-Lise, Estelle et Sylvain, de Terre Exotique nous ont fait une superbe démonstration de l'ampleur de ce qu'on peut entreprendre avec des épices et des mélanges. Moi qui adore la fève Tonka j'ai énormément apprécié la leur, très grosse, et c'est avec regret que j'ai appris que cet épice allait prochainement disparaitre en raison de la raréfaction du Coumarou, l'arbre de teck brésilien. Ménageons donc nos stocks.
Je suis rentrée avec un Carnet de voyage qui retrace l'histoire passionnante de beaucoup d'épices.
Lidl a créé la surprise avec sa gamme de rosés et ses macarons au foie gras, nous faisant apprécier la vie en rose. On remarquera que beaucoup d'entre nous, moi la première, avaient par hasard un tablier de circonstance.
Chef Damien mis la main à la pâte avec Sandra, de Cuisine Addict, pour démontrer combien on pouvait oser en la matière ...... avec des cupcakes très fondants.
Nous n'avons pas fait que goûter une gamme de vins rosés. Les légumes verts et les fruits furent aussi présents, et appréciés, nature ou sculptés par le Chef Claude (dont faute de temps je n'ai pas suivi les démonstrations).
On croyait connaitre l'univers de l'huile d'olive mais Erik Carteau nous a bluffé par ses explications dans une ambiance très joyeuse. Je ne savais pas l'huile d'olive fragile. Il faut la conserver à l'abri de la lumière et de la chaleur. Son conseil est simple, mais il fallait y penser. On remplit à moitié un bac à glace (on recycle) et hop au congélateur. On y puise des copeaux à volonté, lesquels fondront ensuite doucement sur les plats chauds.
Erik nous a expliqué que ces huiles se dégustent (c'est le mot) à 27° et que le seul goût que nous avons l'habitude de reconnaitre est l'amertume alors que les oléologues notent aussi le fruité et le piquant. Il a plusieurs fois répété que nous n'étions pas "en panel officiel" et nous avons enchainé les découvertes à la bonne franquette.Il nous a appris à discerner le fruité vert du floral, nous a fait apprécier la longueur en bouche. Il nous a sensibilisé sur les défauts principaux comme le rance, le moisi (atroce odeur de bois humide) et le chomé, qui a cependant un statut particulier lorsque les olives ont fermenté en anaérobie avant l'extraction de l'huile. On obtient alors un fruité mur très parfumé évoquant la tapenade, le sous-bois et même des notes cacaotées. C'est le cas de l'huile d'olives confites que Puget commercialise en édition limitée (et numérotée) seulement 30 000 bouteilles sous le nom de Fruité noir à partir d'avril. Et tant pis si la réglementation interdit alors de faire figurer la mention "vierge extra" sur l'étiquette.
Erik nous a conseillé de ne pas acheter d'huile en septembre (sauf à l'utiliser très vite) parce que ce que l'on trouve en bouteille provient de la récolte de l'année passée, et que donc elle se conservera moins longtemps.
Interrogé sur les marques 1er Prix il nous a mis en garde sur l'absence de constance dans le goût toute l'année, parce que les approvisionnements en olives ne sont pas constants. Et il nous a exhorté à goûter avant d'acheter l'huile qui est proposée sur les marchés.Nous avons goûté, et regoûté chacune des bouteilles qu'il avait apportées, même si les tapenades et le caviar d'aubergine "glissaient" plus facilement. Une fine tranche de pomme verte pour nous rincer le palais et nous étions prêts à poursuivre.A signaler que Marabout vient de sortir un nouvel opus dans la collection des tout-petits récapitulant 30 recettes culte à faire avec l'huile d'olive Puget.Echanger, expérimenter, goûter sont nos motivations à venir. Mais rien n'égale le plaisir de cuisiner en improvisation. Surtout quand on peut piocher dans un si large choix de légumes et de produits.
J'ai choisi du brocoli, du fenouil, des asperges vertes, un citron vert et une mangue, du cerfeuil et l'huile fruité noir, aux olives noires confites. Je fus opposée à Béatrice qui a préparé un dessert chocolaté.Brocoli et fenouil ont été braisés. L'asperge était coupée en sifflet et seules les tiges ont été cuites (pas les sommités qui ont été ajoutées crues, comme les fines tranches de mangue). Quelques peluches de cerfeuil et un trait de cette huile très typée achevaient la préparation.Mon adversaire gagna un appareil photo. J'étais très satisfaite du panier qui me fut attribué parce que je pressentais qu'il serait l'occasion de poursuivre les découvertes gustatives.Par exemple diverses vinaigrettes qui renouvellent notre manière de déguster les asperges. On ne le voit pas sur la photo mais la Douceur de balsamique à l'orange est l'association la plus audacieuse.Et puis, comme si nous pouvions encore avoir faim ... nous avons partagé, au cours d'un déjeuner à la fortune du pot et selon la coutume, les plats que nous avions apportés.J'avais finalisé sur place une Bufala en folie dont je vous donne la recette demain.
Beaucoup de monde tout au long de cette journée qui s'est prolongée en soirée dans les locaux de 750 grammes pour ceux qui avaient encore un peu d'énergie.
Rendez-vous est d'ores et déjà pris pour Soissons le week-end des 14-16 novembre prochains.