La Vie Domestique // De Isabelle Czajka. Avec Emmanuelle Devos et Julie Ferrier.
Partant d’une histoire qui aurait très bien pu ressembler à celle de Desperate Housewives, La Vie Domestique nous raconte la vie ordinaire de femmes dans une
banlieue résidentielle. Le problème c’est que l’on a parfois l’impression que cela n’est pas toujours creusé et que forcément, cette vie que l’on suit est par la même occasion légèrement
insignifiante. J’avais envie d’aimer ce film, ne serait-ce que pour son casting assez solide mais la déception est de mise. Il y avait même une bonne base de la part d’Isabelle
Czajka (D’amour et d’eau fraîche) qui tente de mettre tout cela en scène d’une façon intelligente mais cela manque cruellement de fond. L’histoire se noie assez
rapidement alors que l’on accompagne ces femmes dans une vie qui finalement n’a pas grand chose à nous dire. Peut-être que c’était aussi le but, de nous montrer que les femmes au foyer d’une
banlieue dorée n’ont finalement pas de quoi être heureux dans leur vie tant celle-ci est insignifiante (ou presque). Il y a tout de même une scène que j’ai bien aimé où le mari parle d’une jeune
chanteuse comme d’une femme active et qui devrait être un modèle pour toutes les femmes qui restent toute la journée sans rien faire.
Juliette n’était pas sûre de vouloir venir habiter dans cette banlieue résidentielle de la région parisienne. Les femmes ici ont toutes la quarantaine, des enfants à élever, des maisons à
entretenir et des maris qui rentrent tard le soir.
Elle est maintenant certaine de ne pas vouloir devenir comme elles.
Aujourd’hui, Juliette attend une réponse pour un poste important dans une maison d’édition.
Un poste qui forcément changerait sa vie de tous les jours.
En partant de ça, j’ai trouvé que La Vie Domestique avait de bons aspects. Emmanuelle Devos n’est pas mauvaise et surprend même par moment dans ce rôle.
Notamment car elle fait partie de ces actrices françaises qui peuvent très bien jouer Madame Toutlemonde. Si j’avais pu trouver cette même énergie dans le reste du casting. On a aussi
Julie Ferrier, pas toujours juste ou intéressante. Disons que les personnages manquent cruellement de fond. La forme a beau être agréable, le fond ne cherche jamais à nous
intriguer, à nous surprendre. On a donc l’impression de suivre un récit livide, sans formes, sans envergure. Adapté d’un roman du même nom (que je ne connaissais pas avant de voir le film), je me
demande si La Vie Domestique est une adaptation fidèle. Il y a énormément de choses qui restent trop stoïques. On a l’impression par moment que Isabelle Czajka
tente de faire une adaptation académique d’une histoire sans jamais chercher à aller là où justement cette histoire pourrait aller mais n’est jamais allée par peur de s’égarer. J’aurais donc aimé
que La Vie Domestique s’égare.
Cela aurait probablement rendu ce film beaucoup plus joli et agréable au visionnage. Je suis généralement très ouvert au cinéma français (surtout que ces derniers temps il semble retrouver ses
belles lettres de noblesse dans de nombreux films dans des styles très différents). Ici, le souci c’est le manque cruel de fond ne donnant donc aucun cachet aux personnages. La Vie
Domestique se concentre sur les poncifs de la femme « domestique » et de ce qu’elle peut faire de sa vie et notamment toute cette séquence shopping plus embarrassante que
réellement intéressante, quand le personnage de Julie Ferrier parle du fait que les jours de fêtes dans sa famille se faisaient à base de mousseux, de fruits au sirop et de boudoirs. Je me
demande si finalement la réalisatrice ne voulait pas que l’on s’ennui devant ce film comme Juliette dans ce film. Car c’est bien l’impression que cela m’a donné. Dans cette caricature de la vie
de femmes au foyer complètement désespérées par la vie, forcément que ce n’est pas très intéressant et/ou bon quand le scénario est sans grande substance.
Note : 2/10. En bref, beaucoup d’ennui et de clichés.
Date de sortie : 2 octobre 2013