Rentrée sociale dans le canton de Vaud: le syndicat SUD attaque violemment le Conseil d'Etat. Il dénonce le flou total qui entoure les négociations sur les salaires et les fonctions dans le secteur public. Le nouveau système serait profondément injuste.
En effet, la nouvelle classification des fonctions et la refonte de la grille salariale (DECFO-SYSREM), qui est à négocier, va déqualifier des professions et faire baisser des salaires pour la majorité des travailleurs. Alors que le Conseil d'Etat prétend que l'opération lui coûtera 20 millions de francs, le syndicat affirme qu'il économisera au contraire 20 à 30 millions dès 2009. En six ans, le gouvernement pourrait gagner 75 à 80 millions sur la masse salariale. Face à ces injustices, le syndicat entend lutter avec la même énergie pour de vraies revalorisations salariales.
La gauche (syndicats, partis et conseillers d'Etat) ont rendez-vous à la fin du mois pour accorder leur violons, selon SUD. Jusqu'à deux tiers des fonctionnaires seraient perdants avec DECFO-SYSREM, selon Aristides Pedraza. C'est un pur scandale, alors que plus de 10 000 personnes sont touchées par ce vaste travail de restructuration, juge le responsable. Quelques secteurs sortiraient gagnants. L'appareil hiérarchique et les hors classe, les instituteurs et les enseignants de classe enfantine. En revanche, l'ensemble des enseignants du secondaire, le personnel de santé, les travailleurs sociaux et le personnel administratif serait perdant, selon SUD.
L'amélioration réservée aux plus riches, c'est faux aussi, selon Pascal Broulis. Le nouveau système est plus équitable, affirme le chef des finances, avec moins d'écart qu'auparavant. Le Conseil d'Etat entend mettre quelque 20 millions de francs supplémentaires sur la table et faire aboutir ce projet, a-t-il insisté. Avant la rencontre avec le gouvernement prévue le 4 septembre, SUD exige la transmission de toutes les informations pour pouvoir négocier raisonnablement.