Hannibal // Saison 2. Episode 8. Su-zakana.
Cet épisode est très proche de la première saison de Hannibal. On a certes l’affaire de la semaine mais c’est aussi d’un point de vue de la relation entre
Hannibal et Will qu’il y a un retour à la première saison. C’est loin d’être une critique, notamment car la série a toujours très bien fonctionné l’an dernier sur cette base. Il
fallait en plus de ça que le chapitre sur le Ripper se referme plus ou moins afin que l’on passe à quelque chose d’autre. On sent encore que Will est perturbé, que ce qui s’est passé précédemment
dans la saison ne lui a pas nécessairement donné la force de reprendre du poil de la bête. Mais Will reste un élément essentiel pour la série, notamment car il sait très bien qui est
Hannibal mais qu’il veut rester proche de lui afin de le faire tomber. L’histoire de la thérapie et des faces à faces entre les deux personnages fonctionnent donc très bien. On a
d’un côté les faces à faces dans des lieux silencieux. L’un des plus symboliques est celui où ils sont assis tous les deux en face à face avec chacun à un bout du cadre de la caméra. Ce face à
face est l’un des meilleurs de la saison. Les dialogues sont presque secondaires à ce moment là. Au fond, c’est aussi ce que l’on peut attendre d’une telle série.
Au delà de ce face à face que j’ai tout simplement trouvé jouissif, il y a aussi le moment où Hannibal tente de calmer les ardeurs de Will à la fin de l’épisode alors que ce
dernier semble embrasser de plus en plus ses pulsions. Hannibal joue ici un rôle de catalyseur pour Will. Il le calme. Alors qu’au fond on pourrait croire que
Hannibal n’a plus aucune influence sur Will alors que c’est tout le contraire. C’est peut-être un jeu qu’il joue, afin de tenter le personnage à la faute (en effet, si
Hannibal n’était pas intervenu il aurait pu montrer qu’il était content de voir Will devenir un tueur ou bien avec ce geste Will tente de démontrer à son psychiatre préféré qu’il
est capable d’être comme lui). La série me laisse donc me poser tout un tas de questions et c’est peut-être ce qu’il y a de plus intéressant. Je ne sais pas trop quoi attendre de la part de cette
relation, notamment quand Will et Jack vont manger chez Hannibal et se retrouve à se faire servir du poisson. On sait pertinemment le goût du personnage pour la viande rouge sauf que pour le coup
il leur sert tout autre chose. La surprise est telle qu’ils vont délivrer quelques dialogues jouissifs, ne comprenant pas le goût soudain d’Hannibal pour le poisson.
Le casting a toujours été très important dans Hannibal et la série nous prouve encore une fois qu’elle sait très bien y faire. La relation entre Peter et Clark aurait très bien
pu jouer un effet miroir avec celle de Will et Hannibal mais au fond, Will n’est pas bête. Au contraire, Will est quelqu’un d’intelligent, doté d’un esprit de déduction bien plus
important que la moyenne. C’est ce qui rend le personnage aussi jouissif finalement. En tout cas, je ne peux pas rêver mieux. C’est un cas intéressant dans le sens où il arrive pile au moment où
Will et Hannibal commencent plus ou moins à se retrouver. La relation a énormément changé c’est certain mais c’était malgré tout une très bonne idée. Mais Hannibal est tout aussi
soigneux et intelligent (« I can feed the caterpillar, I can whisper through the chrysalis but it hatches, it follows its own nature and that’s beyond me. »),
prouvant constamment à quel point il sait très bien comment s’y prendre pour surprendre le téléspectateur. Par ailleurs, cet épisode est aussi celui de l’arrivée de Margot et Mason Verger
incarnés par Katharine Isabelle et Michael Pitt. Cette arrivée va sans aucun doute bouleverser l’aventure, notamment quand l’on a vu les films de la saga
Hannibal et que l’on connait l’enjeu des Verger.
Note : 9/10. En bref, toujours aussi brillante, la saison 2 prouve à merveille la tenue de route de la série.