SUTURE: Une colle chirurgicale à base de nanoparticules – INSERM et Angewandte Chemie
Publié le 20 avril 2014 par Santelog
@santelog
Une nouvelle méthode de collage par des solutions aqueuses de nanoparticules utilisable in vivo pour réparer des organes » mous » et des tissus vient d’être testée avec succès par une équipe de l’Inserm, sur l’animal. Ce nouveau pansement de nanoparticules disposé sur la plaie, se montre capable d’arrêter l’hémorragie et de préserver le fonctionnement de l’organe. Un nouveau processus d’adhésion, présenté dans la revue Angewandte Chemie, qui représente un bond en avant dans la pratique chirurgicale et la médecine régénératrice.
Le chercheur principal, Ludwik Leibler (CNRS/ESPCI ParisTech) est reconnu pour l’invention de matériaux originaux qui combinent un intérêt industriel réel et une réflexion théorique. Son concept, coller des gels en étalant sur leur surface une solution de nanoparticules. D’autres équipes ont également travaillé au concept de colle bioadhésive. En 2011, des chercheurs de Stanford présentaient, dans Nature Medicine, un gel bioadhésif, utilisable en milieu humide, capable de réunir de petits vaisseaux sanguins. En décembre 2013, une équipe déjà dirigée par Ludwik Leibler présentait dans Nature* une nouvelle technique de collage des gels et des tissus biologiques par nanoparticules.
Son équipe démontre ici sur des rats que le principe d’adhésion par des solutions aqueuses de nanoparticules appliquée à la peau, permet de fermer des blessures profondes en quelques secondes et d’obtenir une cicatrisation de qualité et esthétique. Testée également pour réparer des organes difficiles à suturer des organes mous, tels le foie ou le cœur battant, cette solution montre également sa capacité à réparer les tissus. Le processus de cicatrisation ou d’adhésion repose sur la capacité des nanoparticules contenues dans la solution étalée à la surface de la plaie à se lier au tissu tout en se liant entre elles.
Une technique, simple d’utilisation, qui ne prend que quelques secondes et permet de refermer la peau jusqu’à cicatrisation complète, sans inflammation ni nécrose. La cicatrice résultante est presque invisible. Appliquée à la suture d’organes mous, la « colle » permet de refermer une entaille profonde du foie et d’arrêter l’hémorragie. Dans les deux situations, le fonctionnement de l’organe est préservé et les animaux survivent. Enfin, l’équipe montre l’efficacité de la technique pour la fixation, sur des organes, de dispositifs médicaux à des fins thérapeutiques, de réparation et de renforcement.
Une nouvelle méthode de collage qui pourrait trouver toute sa place dans la cicatrisation et la médecine régénératrice.
Sources: Inserm Une stratégie simple et inédite pour réparer des organes et Angewandte Chemie 16 APR 2014, DOI: 10.1002/anie.201401043 Organ Repair, Hemostasis, and In Vivo Bonding of Medical Devices by Aqueous Solutions of Nanoparticles
* Nature 11 dec, 2013 Nanoparticle solutions as adhesives for gels and biological tissues
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