Le rugby des écoles
Il y a plus d’un demi siècle, dans les cours d’école de la zone qui a été appelée celle du « rugby des villages », se pratiquait un singulier jeu collectif qui, lui aussi, portait ce nom. Plusieurs matches se déroulaient sur un même espace, les grands prenaient la longueur, les plus petits les largeurs sans oublier quelques encoignures. Nous ne disposions jamais de ballons, rarement de balles. Le mieux était un bout de caoutchouc enroulé maintenu par une ficelle pour donner l’image de l’ovale. Le plus souvent, un bout de bois suffisait.
Les règles de ce jeu étaient très strictes, interdiction des coups de pieds et du plaquage aux jambes. Pas de mêlées ou touches, seulement des passes. L’adversaire était contenu par le haut du corps. En outre l’attaquant ne devait pas trop insister au risque d’être sanctionné d’un « coup-franc trop forcé » qui donnait le « ballon » à l’adversaire. Evidemment pas d’arbitre, la constatation des fautes relevait d’un consensus, les « conditions de félicité », nécessaires à la poursuite du jeu : une vraie conversation.
Dans ces conditions, je me souviens de deux vedettes, Pierre Lavielle, dit « Petit rouge » en raison de la couleur d’un de ses chandails, et dans un style plus rugueux, de Michel Tillo. Le premier a joué en première à Narbonne et le second au Racing. Signe des temps, la taille de l’un ou de l’autre n’a dépassé le 1m 70.
Bernard Traimond