Critiques Séries : Rick and Morty. Saison 1. BILAN.

Par Delromainzika @cabreakingnews

Rick and Morty // Saison 1. 11 épisodes.
BILAN


Après avoir créé une brillante comédie (toujours en vie) que l’on connait sous le nom de Community, Dan Harmon a créé une autre série, une comédie animée pendant la retraite que lui avait imposée NBC pendant la saison 4 de sa propre série. Ce n’est pas une mauvaise idée puisque Rick and Morty est l’une des meilleures nouveautés de la saison, de très loin. Tout cela partait pourtant d’un premier épisode délirant qui ne nous donnait pas l’impression que la série puisse faire ça chaque semaine. Malgré l’imagination débordante de Dan Harmon et le fait que j’ai énormément de respect pour lui, je ne suis pas un grand fan de séries animées. Certes je suis toujours content de voir un petit épisode des Simpsons (même si ces derniers ont perdu de leur côté subversif au fil des années) ou même de American Dad et Family Guy mais ce n’est pas des séries que j’ai nécessairement besoin de retrouver toutes les semaines. Juste de temps en temps. Je peux donc regarder des épisodes à la pelle quand NRJ12 diffuse American Dad le samedi. Depuis, je suis à la recherche d’une comédie animée qui puisse me faire frissonner et le réconcilier avec le genre. Il y a eu quelques tentatives. Notamment Archer qui était osée mais qui n’a pas réussi à me garder au delà de la première saison.
Je ne suis tout simplement pas entré dans le délire. Il faudrait cependant que je revois la première saison, avec un oeil nouveau, plus âgé. Cela sera certainement très différent. Peu importe, en tout cas je suis très heureux d’avoir découvert Rick and Morty. Elle aurait très bien pu me passer à côté, notamment car le genre n’est pas ce que je préfère au monde et puis le premier épisode était si bien écrit, si amusant, si fantastique que j’ai eu envie de voir à quoi la suite de la série pouvait ressembler. Mon histoire d’amour avec Rick and Morty c’est construite au fil des épisodes. Plus le temps passait et plus je ne pouvais me passer de Rick et de Morty. Ces deux personnages qui tout aurait pu opposer mais se retrouver dans chaque nouvel épisode afin de vivre des aventures fabuleuses. La série ne cherche jamais à être cohérente ou bien à avoir un vrai fil rouge (même s’il y a bien évidemment toute l’histoire familiale derrière, ou encore la réussite scolaire du jeune garçon) mais avant tout à nous divertir. Pour cela elle s’emploie donc à puiser où elle peut de vraies références à la fois culturelles mais également historiques.
Pourtant, l’association de Rick et de Morty n’est pas ce qu’il y a de plus original au monde. C’est quelque chose qui a déjà été très bien fait dans Retour vers le Futur avec Marty McFly et Doc Brown ou encore avec Peabody et Mr. Sherman. Sauf que le délire de Rick and Morty est poussé jusqu’au vice. La série n’a jamais froid aux yeux et se permet donc plus ou moins tout. Il faut dire que, diffusée sur Adult Swim, la série a une liberté de ton beaucoup plus intéressante que les références que j’ai pu citer. D’autre part, je pense que l’on retrouve dans Rick and Morty un peu plus l’esprit d’un Doctor Who. La série se promène dans tout un tas d’univers qu’ils soient passés, futurs ou parallèles, sans parler des extra-terrestres. Il n’y a donc pas vraiment de limites d’un point de la spatio-temporalité. En choisissant d’aller si loin dans le délire, Dan Harmon et Justin Roiland, les deux créateurs de Rick and Morty, ont si éviter les pièges de la redondance. Chaque épisode est donc une toute nouvelle aventure sans pareil. Morty fait d’ailleurs une intervention très pertinente dans « Meeseeks and Destroy » alors qu’il parle du fait que cet univers c’est le chaos le plus total. Des mauvaises choses arrivent, très sérieuses d’ailleurs, mais les gentils sont là pour arrêter les mauvaises choses.
C’est malin et cela va beaucoup plus loin, notamment car l’on peut être amené à tuer des clones de notre propre mère, père ou même soeur durant cette aventure en onze épisodes. La série n’a donc pas de pitié pour quoi que ce soit si ce n’est nous divertir. Mais disons que j’adore le fait que Morty se retrouve avec son grand père dans des aventures délirantes que et les parents, sans cautionner, vont plus ou moins le laisser faire. Notamment car il est parfois le seul à pouvoir arriver les choses. Même la famille de Morty est tout aussi passionnante, notamment car c’est l’aspect plus familial et terre et à terre de Rick and Morty qui ressort. Que cela soit Summer, la soeur, qui a envie d’être populaire, Beth qui a envie d’être une femme comblée, etc. C’est ce que va tenter de mettre en scène certains épisodes de la série. Il y a bien entendu des épisodes un peu moins bons que d’autres (je pense que le plus décevant de Rick and Morty doit être « Rick Potion #9 ») mais globalement je n’ai rien à redire. Dire qu’un épisode est moins bon qu’un autre c’est vraiment être tatillon pour le coup car c’est tellement bien organisé, orchestré et les personnages nous envoient vraiment dans tous les sens qu’il est impossible de ne pas se sentir ailleurs à chaque nouvelle bouchée de Rick and Morty.
On ne peut pas non plus nier les influences de Dan Harmon et Justin Roiland empruntées chez David Cronenberg. Ce dernier a une fascination pour la science destructurée (La Mouche, Chromosome 3, etc.). Le cinéma d’horreur est également mis à l’honneur avec des références multiples (notamment dans « Lawnmower Dog », le second épisode de la saison et accessoirement l’un des meilleurs de la série). Les influences de Dan Harmon ont souvent été dans les années 80 pour Community et l’on retrouve un peu ça aussi avec Rick and Morty (notamment pour Retour vers le Futur) mais l’on retrouve des influences plus proches des années 90, notamment « Anatomy Park » qui n’est qu’une sorte de parodie de Jurassic Park (et ce même si l’épisode creuse beaucoup plus que l’on ne pourrait le penser). La série invite également quelques guests vocales plutôt intéressantes que cela soit Alfred Molina ou encore David Cross. Si en lisant ça je ne vous ai pas convaincu de regarder Rick and Morty, je pense que j’ai raté ma vie. Plus sérieusement, il faut absolument voir ce petit bijou. C’est tellement à côté de la plaque, différent et nouveau qu’il est impossible de passer un mauvais moment. Sans compter la scène de clôture de la saison, magique en tout point. On a l’impression que l’on termine sur quelque chose et puis en fait non, il fallait qu’ils en rajoutent une couche.
Note : 9/10. En bref, l’une des meilleures surprises de la saison. Un chef d’oeuvre d’animation (oui, je me risque à l’appelation).