une jambe croisée par-dessus l’autre.
Pendant un temps, il écrivit comme si
le résultat ne l’intéressait qu’à moitié. Ce n’était pas
comme s’il n’y avait pas eu assez de poèmes dans le monde.
Le monde avait des poèmes à foison. En outre,
il avait été absent plusieurs mois.
Il n’avait même pas lu un poème depuis des mois.
C’était quoi, cette vie ? Une vie
où un homme est trop occupé même pour lire des poèmes ?
Pas une vie.
***
Raymond Carver (1938-1988) – La vitesse foudroyante du passé (Ultramarine, 1986) – Extrait de "Un récit" – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Emmanuel Moses