J'avais lu un de ses premiers romans, Les Yeux au ciel, très jolie saga familiale autour de la mort d'une petite fille il y a quelques années (j'ignorais à l'époque son lien conjugal) avec notamment un très belle description du lien maternel.
Je me suis donc plongé dans son nouveau roman, son sixième, intitulé "L'ombre de nous même", paru il y a quelques semaines chez Flammarion, et qui nous livre encore de beaux portraits de femme, avec en filigrane la même thématique du rapport filial entre une mère et sa fille.
"L'ombre de nous même" est construit d'une jolie et plutôt singulière façon, presque exclusivement épistolaire. Les chapitres alternent en effet avec les lettres qu'Alma, emprisonnée à Fleury Merogis depuis un ans rédige à Samuel son ex-compagnon, le père de ses enfants, des lettres qui restent sans réponses mais qui lui permettent de tenir le cap; le récit d'une de ses codétenues, une jeune argentine tombée pour trafic de drogue et qui ne s'en remet pas, et enfin les billets et vidéos de blog de la fille ainée d'Alma, Sarah, qui fait transparaitre son mal-être d'avoir une mère en prison.
Bref, des techniques de narration différentes qui s'emboitent avec une belle fluidité et une belle cohérence- en dépit de quelques rares maladresses stylistiques- pour un joli roman sensible et émouvant de ces destins brisés par l'enfermement.
Pour en revenir à mon accroche people du début de billet, on est parfois pas loin d'Olivier Adam pour un même regard à la fois sans concessions mais non sans tendresse sur la société et la vie, mais avec un peu plus d'optimisme et un peu plus d'espoir sur le futur, malgré la detresse et les épreuves terribles de la vie.