Au cours de la semaine écoulée, Axa a encore occupé le devant de la scène de l'innovation, avec les annonces d'un partenariat avec Facebook et du soutien apporté au « Hello Tomorrow Challenge », une compétition internationale de startups, dont un des thèmes principaux fait partie des grandes préoccupations de la compagnie : « big data ».
C'est dans ce même domaine qu'une autre actualité, un peu moins visible, a attiré mon attention ces derniers jours : Axa organise un concours d'analyse de données sur la plate-forme DataScience.net. Cette dernière est consacrée exclusivement à des défis que lancent des entreprises à la communauté des spécialistes en matière de « big data ». Ouverte officiellement depuis peu, après une période de tests de quelques mois, ce challenge est le tout premier à y être ainsi présenté publiquement.
Choix particulièrement intéressant, la compétition proposée par Axa ne concerne pas directement le métier de l'assurance, pour lequel les actuaires en place sont certainement considérés comme suffisamment compétents. L'objectif fixé aux participants est en effet de prédire les comportements des clients à moyen terme (3 à 6 mois) en fonction de l'évolution du contexte économique (évolution des taux, prix de l'immobilier…). En cible, il s'agit de mieux préparer et orchestrer les actions de marketing.
Le déroulement du concours est découpé en trois phases. Dans un premier temps, les « data scientists » inscrits vont concevoir et développer leurs modèles mathématiques grâce à un jeu de données de tests complet. Lorsqu'ils sont satisfaits des résultats auxquels ils parviennent (et aussi souvent qu'ils le souhaitent), ils publient un « score de fiabilité » établi (par la plate-forme) à partir d'un autre jeu de données, aveugle. A l'issue de cette première étape, Axa retiendra simplement les 3 participants ayant obtenu les meilleurs scores.
Dans la phase suivante, les finalistes devront transmettre une description détaillée de leur modèle, qui permettra au jury de vérifier qu'il s'appuie sur une méthodologie pertinente et conforme au règlement. Enfin, une soutenance sera organisée début juin pour désigner le vainqueur du défi, qui remportera un prix de 8 000 euros, ses dauphins étant gratifiés de 1 000 euros chacun. Visiblement, mais cela ne semble pas mentionné, les participants acceptent implicitement de céder les droits d'utilisation de leur modèle.
Au début de l'année, Axa évoquait la création d'un « datalab » dont on pourrait penser que ce serait sa mission de traiter ce genre de question. Cependant, il est évident aujourd'hui que les spécialistes capables de manipuler et analyser des données en masse sont encore rares et peu disponibles. Il est donc parfaitement raisonnable d'étendre le champ d'action le plus largement possible tant que la pénurie perdurera, surtout en faisant appel à une plate-forme qui se présente comme ayant vocation à fédérer les initiatives « big data » dans l'hexagone.
Incidemment, la compagnie d'assurance pourra probablement profiter de son challenge pour identifier, et peut-être séduire, quelques talents susceptibles de rejoindre sa structure…