À la veille de la trêve pascale, les marchés boursiers européens manquent d’impulsion. Les investisseurs ont semble-t-il peu d’appétit pour le risque et préfèrent ne pas initier de position en cette période « creuse ». Pourtant, les récents « newsflows » venus d’Europe et des États-Unis semblent encourageants…
Le scénario d'une remontée des taux d'intérêt écarté
Pour Janet Yellen, l’économie américaine est en passe de renouer progressivement avec le plein emploi et un taux d’inflation stabilisé, probablement d’ici la fin de l’année 2016. Pour autant, cette tendance robuste qui se reflète dans des indicateurs économiques en constante amélioration depuis trois ou quatre ans n’incitera pas la Réserve Fédérale à concrétiser le resserrement monétaire (par une hausse de ses taux directeurs) dans les prochains mois. L’objectif affiché par la banque centrale est bien de temporiser, c’est-à-dire de continuer à garantir un environnement de taux bas au moins jusqu’au deuxième trimestre de l’année prochaine.
L'union bancaire européenne
Ces intentions sont évidemment favorables aux marchés actions qui continueront de bénéficier de dispositions accommodantes pour un temps encore, la faiblesse des taux d’intérêt n’incitant pas les investisseurs à placer leur capital dans des actifs monétaires ou obligataires « défensifs » trop peu rémunérateurs.L’autre « newsflow » positif concerne la zone euro et il s’agit d’une avancée politique non négligeable. Le Parlement européen vient d’adopter cette semaine des textes de loi concrétisant l’union bancaire européenne. Longtemps sujet de dissensions fortes entre les différents gouvernements européens, l’union bancaire est désormais consolidée par une véritable mutualisation des risques en cas de crise bancaire systémique et la possibilité d’un transfert de souveraineté assez inédit permettant de superviser les banques de la zone.Ces nouveaux textes valident le principe de renflouement interne (« bail in ») des banques, dont les actionnaires et les créanciers privés seront sollicités en premier lieu en cas de défaillances. Ils officialisent également le mécanisme unique de résolution, fondé sur deux piliers, le conseil de résolution unique en charge de la liquidation éventuelle des banques et un fonds de résolution commun alimenté par le secteur bancaire. Ces dispositions participent pleinement aux efforts des différentes institutions pour pérenniser la stabilité de l’union monétaire.
A propos de l'auteur : Judith Danan est head of Sales Trading de CMC Markets France, l'un des principaux courtiers en CFD dans le monde.