L'amendement qui vient de donner aux animaux la qualité «d'êtres vivants doués de sensibilité» tout en continuant à les considérer comme des «biens corporels» fait réagir les amis des "traditions"qui utilisent l'animal "machine".
La loi vient d'intégrer ce qui peut sembler une évidence pour beaucoup: un chien gueule s'il se coince la patte dans une porte.
L'amendement rédigé par le député PS des Hautes-Pyrénées, Jean Glavany, fait réagir. Frédéric Nihous d'abord, il me fera toujours rire : "Et dire que cela vient d'un ancien ministre de l'agriculture, élu d'un département de montagne confronté aux problèmes de l'ours et vivant pour bonne partie de l'agriculture et dont la chasse est une tradition fondamentale. Il va falloir penser à le mettre à la retraite aussi, celui-ci..."
Depuis des siècles, les philosophes se penchent sur l'homme, l'animal et l'éthique. Depuis Napoléon et la création du Code civil, les animaux de compagnies étaient considérés comme de simples chaises ou buffets. Qu'ils mangent, ronronnent, battent de la queue, s'enfuient ou poussent des "kaï kaï" ne semblent pas être évident pour certains. Même s'il était interdit de les jeter au mur car le Code pénal, reconnaît lui les animaux comme des êtres capables de souffrance. Ma chaise de bureau, elle reste muette depuis des années.
La pétition de 30 millions d'amis signées par 24 intellectuels et non des moindre (Hubert Reeves, Edgar Morin, Luc Ferry, Alain Finkielkraut, Erik Orsenna, Elisabeth de Fontenay, Florence Burgat, Michel Onfray, Irène Frain, Boris Cyrilnuk, Jean-Pierre Marguénaud...) et 600.000 autres laissent certains anthropocentriques de marbre. Tous ces intellectuels citadins et zoolâtres perdraient-ils aussi le sens des réalités?
Voilà nos acteurs ruraux traditionnels tout secoués dans leur train-train quotidien. La tradition fout le camp: chasseurs, pêcheurs et agriculteurs font pression pour que le droit n'évolue pas, histoire qu'un changement de statut des animaux ne vienne nuire à leurs activités immémoriales. Et que dire des fourreurs, laborantins et autres testeurs sur animaux. Que vont devenir leurs gagne-pain, leurs laboratoires pharmaceutiques, leurs recherches, eux qui utilisent des "meubles" pour leurs recherches et activités de loisirs (afficionados, veneurs ou propriétaires de coqs ou chiens de combat...) leurs activités "traditionnelles" resteront-elles légales? Ca les secoue trop près du mur. Les oreilles et la queue devraient être tranchées à une personne juridique, ça craint?
Frédéric Nihous (CPNT) se réjouit bien sûr de « l’excellente prise de position de notre ami et soutien fidèle Philippe Gosselin, sur cette niaiserie votée en catimini par l'Assemblée nationale. Cette modification du statut juridique de l'animal, véritable soumission à la sensiblerie et à la deep ecology, risque de mettre à mal de nombreuses activités telles qu'agriculture, chasse, cirque, etc. »
Mauvaise semaine pour cet habitué des adjectifs outranciers ; dans un autre dossier, celui de l’ours et de la chasse en Ariège, il perd le sens de la séparation des pouvoirs. Pour lui, "la décision des tribunaux administratifs remettant en cause le dispositif ariégeois sur la gestion de l’ours est dangereuse pour l’utilisation humaine de la montagne et l’exercice de toutes activités qu’elles soient économiques ou traditionnelles comme... la chasse." Le président de CPNT demande donc un arbitrage ministériel : Ségolène Royal et Stéphane Le Foll doivent intervenir. Pour plomber ce tribunal peuplé d'écologistes zoophiles punitifs!
Xavier Beulin, à la tête de la toute puissante FNSEA craint une "remise en cause la pratique de l'élevage" et écrit à Flamby : Que vont devenir l'élevage, le savoir-faire des éleveurs en matière de bien-être animal. Horreur, les "mouvements animalistes (il mélange alègrement écocentristes et biocentristes) vont multiplier les procédures judiciaires à leur encontre". Hollande, après Royal et Le Foll doit aussi arbitrer. Lui qui, au salon de l'agriculture avait écarté la possibilité de modifier le statut de l'animal. Et bien, voilà que le changement c'est maintenant ! L'obscurentisme revient à grands pas, l'inquisition aussi. Je suis un hérétique !
Même le Danemark perd le sens des réalités, c'est vous dire dans quelle décadence on vit.
"Le droit des animaux doit primer sur la religion". C’est en ces termes que le ministre danois de l’Agriculture (et oui, pas de l'écologie), Dan Jorgensen, a défendu le texte de loi qui oblige, depuis le 17 février, à étourdir les animaux avant de les abattre pour consommation. Cette loi entrave de facto les abattages rituels juifs et musulmans, qui, selon les préceptes de la halacha et de la charia, requièrent la conscience des animaux au moment de la mise à mort.