Ce mercredi 16 avril, les deux principaux concurrents de la filiale de Nestlé, DEMB (marque L’Or Espresso) et Ethical Coffee Company (marque Espresso et marques distributeurs) ont ouvert une procédure devant l’Autorité de la concurrence pour abus de position dominante.
En effet, Nespresso le pionnier de la machine à dosette est actuellement le leader sur le marché des machines et capsules à café proportionné en France. Un quart des ménages français détient une machine, 73% sont des Nespresso et 85% des capsules compatibles vendues le sont également. Basé sur un business model inédit pour ce type de produit qui s’inspire de l’industrie du luxe, Nespresso affiche une croissance insolente sur un secteur en progression de 20% par an.
Pour mémoire, l’abus de position dominante est déterminé par trois conditions : l’existence d’une position dominante, une exploitation abusive de cette position et un objet ou un effet restrictif de concurrence sur un marché. En l’espèce, sa forte part de marché couplée à son avance technologique fait de Nespresso le coupable idéal.
Devant la procédure lancée par ses concurrents, Nespresso s’est dite « disposée à discuter avec l’Autorité de la concurrence afin d’aller à la rencontre de ses préoccupations et de clôturer le dossier ». La filiale de Nestlé dispose à présent d’un mois pour mettre en œuvre des mesures qui lui permettrait d’échapper à de très lourdes pénalités financières.
Après une guerre incessante sur la compatibilité des capsules, Nespresso va désormais s’engager sur la transparence des modifications techniques apportées à ses machines. D’autre part elle se dit prête à étendre la garantie de ses machines quelque soit la marque des capsules. Enfin dans la promotion de ses machines elle compte s’interdire dorénavant de formuler quelconque commentaire sur les capsules de ses concurrents, notamment le célèbre “fonctionne uniquement avec les capsules Nespresso”.
L’Autorité de la concurrence se réunira en juillet pour juger de l’impact de ces mesures.
F. Sucré