Né en 1978, James Renner est écrivain et journaliste. Littéralement obsédé depuis l’âge de onze ans par un crime irrésolu perpétré dans l’Ohio en 1989, il y a consacré au fil des années un livre et de nombreux articles. L’Obsession est son premier roman, tout juste paru, et les droits d’adaptation cinématographique ont déjà été acquis par la Warner.
On l’appelait l’Homme de Primrose Lane et vivait reclus dans une petite ville de l’Ohio. On ne lui connaissait ni famille ni amis. Été comme hiver, il portait des moufles. Pourquoi l’a-t-on assassiné ? Quatre ans après les faits, hanté par les fantômes d’un passé douloureux, l’écrivain David Ness décide de consacrer son nouvel ouvrage à cette étrange affaire jamais résolue.
James Renner a écrit un redoutable roman qui débute en polar pour se terminer sur le mode science-fiction et donner à l’arrivée un thriller très prenant. Embarqué dans une enquête touchant les meurtres de petites filles pour lesquels un homme a été exécuté, David Ness reprend le dossier, persuadé que le vrai coupable court toujours. A partir de ce pitch plutôt simple, l’écrivain déploie un scénario particulièrement gratiné ou je ne m’y connais pas. Problèmes psychiatriques pour notre héros qui entend des voix et dont la femme s’est suicidée, ressemblances physiques entre les acteurs, retournements de situation, changements d’époque dans la narration, on peine à suivre la route tortueuse suivie par Renner, « Les liens de cause à effet sont complètement embrouillés à ce stade, je sais », avoue l’un des protagonistes. Le lecteur doit s’accrocher aux branches car les faits ou les étrangetés rencontrées en cours de lecture ne sont explicités qu’à postériori.
Tout le roman joue sur les nerfs du lecteur qui passe par tous les tourments, on ne comprend rien à ce qui se passe, on se passionne, on s’ennuie un tout petit peu parfois (si, quand même !), on est fasciné. La critique y a vu des traces de Philip K Dick et ce n’est pas faux – même si c’est à un niveau inférieur – car l’intrigue va s’imbriquer dans une sorte d’anneau de Moebius – prise de tête garantie - dont je ne peux pas vous parler avec, entre autre, une mise en abime entre James Renner l’écrivain et David Ness le journaliste qui rédige ce roman confession, dont le thème aborde, comme son titre l’indique, les obsessions perturbant notre subconscient.
Un très bon roman dans le sens où ce thriller ne peut être lâché avant le mot fin mais qui relève plus de la SF que du polar ; je le précise pour ceux qui seraient allergiques à ce genre (à tort d’ailleurs, si vous voulez mon avis).
« - C’est quoi, l’histoire ? – Usurpation d’identité. Et je suppose qu’on pourrait parler de « suicide non résolu ». Un vieil ermite qui a reçu un plomb dans le ventre puis, apparemment, s’est coupé lui-même les doigts et les a passés au mixeur. Il s’est vidé de son sang au lieu d’appeler les secours. – L’Homme de Primrose Lane ? – Tu en as entendu parler ? »