Gabo était l'ainé d'une famille de 11 enfants en Colombie. Élevé principalement par ses grands-parents, ceux-ci auront une grande influence sur sa vie. De son grand-père, il garde entre autre ses visions politiques libérales et une certaine rigueur intellectuelle, tandis que de sa grand-mère, il inclura dans ses oeuvres sa manière de traiter les choses extraordinaires comme si elles étaient naturelles.
Il fait des études de droit mais ne s'y intéresse pas du tout. Il préfère écrire. D'abord des poèmes, puis des articles de journaux. Il est si bon comme journaliste que lorsqu'il relance des enquêtes en découvrant des indices et en faisant parler les gens lors d'enquêtes sur les lieux d'un drame, qu'il est forcé à l'exil suite à des menaces servies par des gens importants plus ou moins louches. Plusieurs de ses découvertes de journaliste trouveront une place dans ses oeuvres plus tard.
Il découvre Faulkner, Joyce et Woolf, qu'il lit avec passion. Il publie Des Feuilles dans la Bourrasque en 1955.
Correspondant étranger en Europe, il développe un réalisme qui le servira toute sa vie dans sa littérature. Vivant chichement à Paris en 1956 comme journaliste, il est forcé de dormir dans un grenier non chauffé du 7ème étage. À cette époque, il s'achète l'oeuvre complète de Rabelais qui auront une nette influence sur son écriture. En 1961, il publie Pas de Lettres Pour le Colonel. L'année suivante La Mala Hora, écrit dans le grenier à Paris. Il travaille toujours comme journaliste et croise par hasard la route de Fidel Castro en Havane. Il est envoyé à New York pour couvrir les États-Unis du nouveau Président Kennedy. Suite à la débacle de la Baie des Cochons, l'hostilité devient grandissant envers les latino-américains et Marquez quitte vers le Mexique. Il publie une nouvelle déterminante, Les Funérailles de la Grande Mémé, dans la suite des oeuvres mêlant pour une première fois réalisme et magie.
De 1963 à 1965, il écrit plusieurs scénarios pour un média qui le fascine: le cinéma. Il travaille aussi pour plusieurs agence de publicité. Cette année-là, 1965, il signe avec l'agente de Barcelone Carmen Balcells, décision qui changera sa vie. Cette agente le publiera partout dans le monde pendant plus de 50 ans.
Entre juillet 1965 et août l'année suivante, il rédige ce qui sera son incontournable roman. Une pièce d'anthologie. Il se lie d'amitié avec Mario Vargas Llosa, mais se brouille aussi quand ce dernier le soupçonne de tenter de séduire sa femme. Cent Ans de Solitude lui offre la gloire internationale et devient le grand livre d'Amérique Latine. Cette nouvelle sécurité lui donne une sécurité financière et il part vivre en Espagne franquiste. Avec son dernier roman, Marquez devient l'icône d'un "boom-latino américain". Il se lie d'amitié avec Fidel Castro et en raison de cette amitié, est interdit de séjour aux États-Unis. Il trouve ça lourd et en viendra à désavouer peu à peu son roman. Il est Paris lors des événements de mai 1968.
Il publie un recueil de nouvelles en 1972, puis un autre roman trois ans plus tard, inspiré de la première chute d'un dictateur en Amérique Latine. Il publie aussi dans les journaux et magazines, couvrant, entre autre, la révolution des oeillets au Portugal. Il publie Chronique d'une Mort Annoncée en 1981.
En 1982, il se mérite le prestigieux Prix Nobel de Littérature.
3 ans plus tard, il publie sa vision tragicomique de l'histoire d'amour entre son père et sa mère dans L'Amour au Temps du Choléra. L'année suivante, il publie L'Aventure de Miguel Littîn, Clandestin du Chili et Le Général dans son Labyrinthe, avant l'arrivée des années 90. En 1992, il lance un nouveau recueil de nouvelles puis deux ans plus tard, un nouveau roman. En 1997, il publie son dernier roman. en 2002 son dernier récit et en 2004, son dernier recueil de nouvelles.
Bill Clinton, lors de son règne, lèvera l'interdit de séjour de Marquez aux États-Unis, soulignant que Cent Ans de Solitude est son roman préféré.
Gabriel Garcia Marquez aura galvanisé la littérature colombienne et américo latine en lui donnant un élan sans précédent. Il aura instauré le réalisme magique et tout en préservant une unité thématique et stylistique, il aura réussi à illustrer toute l'histoire de l'Amérique Latine, à partir d'un microcosme côtier et carribéen extraordinairement populaire.
Il décède hier, à l'âge de 87 ans, chez lui à Mexico, 9 jours après avoir été opéré pour une pneumonie.
Merci la vie pour Gabo!