Le Rwanda a commémoré le 20ème anniversaire du génocide et du supplice de plus de 800 000 Rwandais, en majorité tutsis. La France n’y a pas été invitée et a même pris la posture de persona non grata !
Le Président Paul Kagame avait déjà, pour le 10ème anniversaire (en 2004) fustigé les Français qui avaient "l'audace de rester là sans s'excuser" !
L’homme récidive donc !
Rappelons les faits ! Longtemps les Hutus (majoritaires) ont été considérés par les colonisateurs (Belges) comme des parias alors que les Tutsis (minoritaires) aux origines éthiopiennes étaient les vrais interlocuteurs, éleveurs de bétail et propriétaires. Le Hutu faisait presque figure de serf.
La fin des années 50 verra les Hutus se rebeller et pousser les Tutsi en dehors des frontières (au Burundi et en Ouganda). Les Hutus prendront le pouvoir au Rwanda.
Le 1er octobre 1990, le FPR (mouvement Tutsi constitué en Ouganda) lance sa première offensive de reconquête sur le Rwanda. C’est le début de la guerre civile.
Le président Juvénal Habyarimana qui a pris le pouvoir à Kigali en 1973 à la faveur d’un putsch, prend prétexte de cette attaque pour perpétrer des exactions contre les Tutsis de l’intérieur, accusés de complicité avec les rebelles du FPR. Les quotas ethniques qui existent depuis l’indépendance limitant à 9% la présence des Tutsis dans les écoles et les emplois sont renforcés.
Puis, après que le président-dictateur Juvénal Habyarimana a été tué dans un attentat contre son avion personnel (6 avril 1994), ses fidèles de la majorité hutu entreprendront le massacre de la minorité tutsie (10% de la population) et des hutus modérés.
En trois mois, 800.000 innocents sont massacrés à coups de machette.
Les soldats français qui, conformément aux accords d'Arusha, avaient dû céder la place à une troupe de l'ONU impuissante reviennent mais ne peuvent pas empêcher des milliers de Tutsis de tomber !
Le summum de la honte se nomme Bisesero. Alertés par la presse, les militaires français découvrent près de 2 000 Tutsis cachés sur ces collines. Quand ils interviennent, trois jours plus tard, la moitié d'entre eux ont été massacrés. La hiérarchie de la grande muette prétend n'avoir pas été informée. Des éléments montreront le contraire.
La polémique fait toujours rage. En 2005, des Rwandais ont porté plainte devant le tribunal aux armées de Paris. Et Kagamé, plus que jamais, considère les soldats français comme complices du génocide ! Et la langue française ne peut plus être enseignée au Rwanda !
Une tache pour l'instant indélébile sur le treillis de nos soldats qui, par ailleurs, sont loués pour les interventions au Mali et en Centrafrique... Hérité du venin des colonisations Le dur antagonisme entre les deux ethnies N’aura fait qu’amplifier dans son drain de folie Pour signer de son sang une abomination.
Au pays des grands lacs le Tutsi présenta Pour les yeux d’occident une race parfaite Aux traits fins d’Ethiopien, raffinée silhouette Par ses traits négroïdes le Hutu fut paria !
Le Tutsi s’érigea en grand propriétaire De bétail et soumit à son autorité Le paysan rangé dans les sous qualifiés Et le belge colon n’y vit rien à défaire.
Tout au contraire il mit dans la ségrégation Des semences viciées de pur favoritisme Couronnant les plus beaux de lauriers d’élitisme Et renforçant l’exclu dedans sa soumission
Il n’en fallait pas plus pour nourrir les rancunes D’une majorité privée d’identité Novembre 59, la haine à l’apogée Condamne le Tutsi aux revers d’infortune.
Rwanda sous les mains d’Habyarimana Le Hutu général qui sous ses galons craint Des Tutsis conquérants du Burundi voisin Une peur bien fondée ; Kigali tremblera !
Les soldats belliqueux d’un Kagamé féroce La terre de leurs ancêtres veulent se rapproprier Habyarimana sauvera son palais Qu’à la faveur fugace d’une Marianne véloce
Le drapeau tricolore joue les intercesseurs Mais la haine envahit les esprits des deux camps Kagamé joue l’épure en tressages de sang Un fantôme de paix s’ébat dans sa noirceur.
Habyarimana en son Falcon broyé Les Hutus révulsés par l’éclat des machettes Vont saigner l’ennemi sans tambour ni trompette Sous le regard perdu des français désarmés !
Volcan génocidaire à éclats d’épouvante Kagamé dans l’enfer de tueries innommables Voient ses frères Tutsis en plaies insoutenables Quand la garde française lui fait mine indolente.
La française cohorte en tacite complice ? Plus de vingt ans plus tard Kagamé le prétend Le dégoût du français, un fielleux jugement Une haine tenace pour nos armées factices.
Plus de vingt ans passés en cicatrisation Des entailles immondes et des douleurs pérennes Les enfants des bourreaux, les victimes sans haine Tissent en sol rwandais la réconciliation.
Mais dans le cœur volcan de Kagame rageur Bouillonne le magma des rancœurs éternelles Pour les anges gardiens qui ont plié leurs ailes Et laissé les bouchers essaimé la terreur !