L'équipe d'une émission de radio part pour un road trip afin de recueillir les auditeurs perdus...
La critique radiophonique de Borat
Manu Payet et moi c'est une vieille histoire d'amour qui s'est fini vers 2006. C'était une époque où j'écoutais encore NRJ abondamment (donc où j'écoutais de la merde ce qui est, si vous ne l'aviez pas encore compris, une source d'inspiration pour la Cave de Borat) et où il était dans le morning de la radio, le fameux 6-9. Une époque où j'avais plus plaisir à entendre les conneries du coco, de Bruno Guillon et Florian Gazan que la musique; ce qui a radicalement changé. A vrai dire, j'ai encore écouté jusqu'en 2008 avant que Nikos Aliagas ne débarque sur la chaîne et me fasse définitivement quitter cette radio branchée qui rediffusait jusqu'à quatre fois par jour la même chanson et à une époque où je ne connaissais pas encore les joies de Youtube, m'évitant d'attendre comme un con le nouveau titre de Christophe Maé (non je déconne!). Tout cela pour dire que l'ami Payet a exorcisé avec son pote Romain Levy (auteur sur NRJ également) ses années radios avec le bien nommé Radiostars. Bien qu'ayant eu une critique très élogieuse, le film n'a réuni qu'un peu plus de 500 000 spectateurs.
Clairement, Radiostars n'a rien d'un chef d'oeuvre de la comédie française et encore moins d'une grande comédie, il n'en reste pas moins que ce cru aurait été plus méritant que certaines productions du même acabit qui trustent le box-office, comme le machin avec tête d'ampoule et le vieux beau et le malade qui tourne à la Yougoslavie. Cherchez les trucs en question et on en rediscute. A vrai dire, s'il faut aider le spectateur, ne regardez pas la bande-annonce un grand nombre des meilleurs gags sont dedans. Un phénomène assez symptomatique dans la comédie française actuelle, ce qui est bien évidemment dommage puisque certains sont plutôt cocasses. Ainsi, le personnage principal de confession juive (Douglas Attal) qui couche avec une antisémite est un beau moment de rigolade, mais c'était déjà dans la bande-annonce. Idem pour ce passage où Pascal Demolon a la facheuse intention de balancer les clés du van au mauvais endroit. Ensuite l'humour référencé ne parlera pas forcément à certains spectateurs français. Si je dis que l'émission du film s'appelle le Breakfast Club, peu de personnes verront la référence envers le film de John Hugues.
Cela n'est en rien négatif bien entendu (vaut mieux citer John Hugues que Very Bad Trip), mais beaucoup passeront à côté de cette référence. Pareil pour Smithers qui renvoie au léche-botte de Burns dans Les Simpson. Le film joue beaucoup sur l'aspect groupe avec ses fortes personnalités et il faut bien les mettre en avant. On s'étonne donc de voir un Clovis Cornillac en forme en vieux baroudeur en passe de faire virer à coup de pompe dans le cul par ses patrons. On a rarement été aussi intéressé par cet acteur au combien inoffensif. Face à lui, on ne s'étonne pas de voir le fédérateur Manu Payet qui s'avère assez amusant en obsédé sexuel notoire (le mec va jusqu'à filmer son pote au lendemain avec l'antisémite pour avoir les meilleurs plans de la fille). Ensuite notons également Pascal Demolon, parfaigt en vieux schnock qui en veut encore et compte le faire savoir. Le parfait looser qui parvient à dépasser les autres en terme d'attachement. On est en revanche moins amusé par le personnage principal joué par un Douglas Attal un peu trop lisse et qui semble avoir été choisi parce qu'il est le fils du producteur et dont on doit se taper une intrigue amoureuse quasi-évidente. On est en vrai terrain connu pour le coup. Après, le film n'est pas sans rappeler Good morning England de Richard Curtis qui jouait sur le même principe (un jeune se retrouve dans l'univers éloigné et en mouvement de la radio et s'y épanoui).
Une comédie franchement sympathique mais souffrant notamment de quelques gags trop dévoilés en promo et quelques défauts par ci par là.
Note: 13/20