PRÉ-DIABÈTE: Sa prévalence double en 20 ans – Annals of Internal Medicine

Publié le 17 avril 2014 par Santelog @santelog

Une augmentation alarmante de la prévalence du diabète et du pré-diabète, en particulier chez les Noirs, les Hispaniques et les personnes âgées, c’est le bilan de cette nouvelle étude américaine de Johns Hopkins qui fait apparaître un doublement depuis 1988, soit en un peu plus de 20 ans seulement. Ces données, présentées dans les Annals of Internal Medicine, qui font état d’un fardeau inégal selon les groupes de population, vont contribuer ainsi à mieux cibler les initiatives de prévention aux Etats-Unis. Elles éclairent aussi, quel que soit le pays, sur les vulnérabilités les plus élevées.

Le  » pré-diabète  » est une condition intermédiaire entre une homéostasie normale du glucose et le diabète de type 2 caractérisée par une hyperglycémie modérée à jeun et une intolérance au glucose.

Alors que le risque de développer un diabète est plus élevé chez les patients ayant hyperglycémie modérée et/ou une intolérance au glucose, la prévalence du pré-diabète est annonciatrice de celle du diabète de type 2. Ainsi, aux Etats-Unis, la prévalence du diabète a augmenté de 6 à 10% dans les 2 dernières décennies, celle du pré-diabète a doublé au cours de la même période. Aujourd’hui, le pré-diabète touche 12 à 30% de la population américaine et, environ 21 millions d’américains âgés de 20 ans ou plus vivent avec un diabète confirmé.

Cependant, au stade de pré-diabète, des mesures peuvent encore être prises, en particulier des changements de mode de vie comme un régime alimentaire plus équilibré ou une perte de poids qui pourront réduire le risque d’évolution vers un diabète.

Elizabeth Selvin, professeur agrégé à l’école Bloomberg de santé publique de Johns Hopkins et son équipe, ont analysé les données de plus de 43.000 participants recueillies sur 2 décennies via la cohorte NHANES (National Health and Nutrition Examination Surveys), en cherchant, en particulier, à confirmer les cas de diabète non diagnostiqués, par la prise en compte des données de taux d’HbA1c. Cette mesure de la glycémie sur les 3 derniers mois permet, en effet, de confirmer les cas de diabète non diagnostiqués et a permis de ré-estimer la charge du diabète en population générale.

L’équipe constate alors que,

·   la proportion des cas de diabète non diagnostiqués a diminué (soit 11% des cas de diabète) ce qui suggère des améliorations dans le dépistage et le diagnostic du diabète,

·  une plus grande prévalence du pré-diabète et du diabète (dont non diagnostiqué) en particulier chez les minorités ethniques par rapport aux Blancs, une disparité en augmentation,

·   soit une prévalence du diabète chez les Noirs près du double de la prévalence chez les Blancs (15 % vs 9%),

·   une prévalence du diabète chez les américains d’origine mexicaine supérieure à celle des Blancs (12% vs 9%).

·   Ces différences existent aussi au niveau du traitement et du contrôle de la glycémie.

En conclusion, en dépit d’améliorations sur le dépistage et le diagnostic, un fardeau dont les conséquences promettent d’être excessivement lourdes et qui doivent être contrées d’urgence, en particulier dès le stade pré-diabète.

Source: Annals of Internal Medicine 15 April 2014 doi:10.7326/M13-2411 Trends in Prevalence and Control of Diabetes in the United States, 1988–1994 and 1999–2010 (Visuel CDC)

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