TOUCHER: De la peau au cerveau, la voie tactile décryptée – Nature

Publié le 17 avril 2014 par Santelog @santelog

Ces scientifiques britanniques décryptent le processus sous-jacent à notre perception tactile, en identifiant le rôle privilégié de cellules clés, les cellules de Merkel, situées juste sous la surface de la peau. Des cellules de la peau qui recourent à une protéine spécifique, Piezo2, pour envoyer les données tactiles au cerveau. Ces travaux, présentés dans la revue Nature, participent à l’effort de développement de prothèses intelligentes.

Les chercheurs de l’Université Columbia décryptent ainsi le processus cellulaire du «  dernier  » sens à être étudié, le toucher, alors que les autres sens, en particulier la vision, plus vitaux pour notre survie, sont déjà mieux compris.

 

Le Pr Ellen Lumpkin, professeur agrégé de biologie somato-sensorielle (relative aux processus de réception et de transmission des données sensorielles au cerveau), décrit, avec ces travaux, basés sur l’utilisation de le rôle des cellules de la peau qui nous permettent de sentir les textures et les aspérités.

Cette étude est la première à utiliser l’optogénétique -une technologie qui utilise l’optique pour l’étude de la génétique- pour comprendre le fonctionnement des cellules de la peau et comment elles communiquent avec le cerveau. L’équipe montre que certaines cellules de la peau, les cellules de Merkel peuvent sentir le toucher et travaillent main dans la main avec les neurones de la peau pour décoder ce que nous percevons par le toucher. Les cellules de Merkel codent les données de contact en signaux neuronaux transmis au cerveau. Une protéine de contact activée dans les cellules de la peau, appelée Piezo2, qui contribue à cette transmission, fait l’objet d’une étude complémentaire menée par le Scripps Research Institute.

Ces travaux constituent une avancée majeure dans la compréhension de la sensation tactile, et vont pouvoir contribuer à traiter la perte de la perception au toucher, un symptôme fréquent dans de nombreuses maladies comme le diabète ou un effet indésirable de certains traitements comme la chimiothérapie. La perte du toucher vient également avec l’âge, alors que les cellules de Merkel et donc l’acuité tactile commencent à disparaître au début de la vingtaine. Enfin, cette nouvelle compréhension peut aussi contribuer au développement de nouvelles prothèses « intelligentes », un domaine très dynamique de la recherche.

Source: Nature 6 April 2014 doi:10.1038/nature13250 Epidermal Merkel cells are mechanosensory cells that tune mammalian touch receptors (Lien vidéo)

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