Et non le Werder Brême n’était pas champion d’Allemagne.
Mai 1992, le football français vit ses années fastes. Fournet-Fayard préside, Platini sélectionne et Tapie vert gagne pas mal de matchs. Au milieu de tout ce beau monde qui se rétamera la gueule dans les 18 mois qui suivront, un homme tente d’exister. Il est entraîneur et sent bien qu’un jour la chance va tourner en sa faveur.
La chance c’est comme cela qu’il appelle ces vieux bouts de papiers froissés tout marrons qu’il aime tant. A l’époque le reste de l’Hexagone appelle ça des francs. Pour l’instant il ne fait que donner des consignes à des types beaucoup plus mal coiffés que lui et un peu plus mal fringués aussi. En rouge et blanc. Marcel Dib et Luc Sonor sont les leaders de cette génération exceptionnelle qui joue déjà devant des tribunes vides et un Prince qui les a bien pleines. Cette génération exceptionnelle s’appelle George Weah, l’un des plus grands attaquants de tous les temps sauf dans les Palmarès du Vestiaire mais le destin a voulu qu’il naisse au Liberia. Weah talonne Papin, mais talonne seulement, déjà que Papin n’y est pas. A ses côtés, tout le gratin du foot d’hier mais pas de demain, à part Emmanuel Petit qui allait sur ses 11 ans à l’époque, ceci expliquera cela, et Rui Barros, le Pauleta de l’époque. Les autres noms ne vous diront rien mais ils ont eu le mérite d’exister : Valery dont ce n’était pas le prénom, Gnako qui comme chacun à l’époque a eu droit à son maillot bleu, Gérald Passi qui portait le 10 on se demande bien pourquoi, à part pour la finale de la Coupe de France, Claude Puel un homonyme du futur patron de l’OL, et Youssouf Fofana que vous connaissez pour d’autres raisons que la Coupe d’Afrique des nations. Et Roger Mendy.
Klaus field
Tout ce beau monde se retrouve donc grâce à Weah et Pauleta en finale de Coupe des vainqueurs de Coupes, un trophée qui avait son importance à une époque où Gilardi vivait encore et évoluait sur Canal+. Inutile de s’attarder sur la demi-finale anthologique contre Feyenoord car anthologique ne veut plus dire grand chose. Cette finale est un événement pour le foot tricolore à deux mois du licenciement de Platini et de Fabrice Divert. Même les jeunes en week-end prolongé à l’étranger à Pampelune s’empressent de finir leurs chuletas pour s’installer devant un écran avec le consentement de papa qui pour une fois ne passera pas la fatigue du voyage sur leurs modestes tempes pas encore dégarnies.
Bref, un an après Bari, Lisbonne doit offrir à la France son premier trophée intéressant même si Monaco c’est pas vraiment la France, mais là tout le monde est d’accord pour faire une exception. Sauf que c’est Wenger au coaching mais à l’époque personne ne comprend ce que cela signifie. Aujourd’hui on sait que ça veut dire : qu’un coup franc joué dans le camp adverse par l’équipe adverse finira sur une tête allemande qui battra Manu Petit au duel, pour les pieds de Klaus Allofs qui seul au milieu de 3 Monégasques réussit quand même à tirer pour battre Ettori mais ça c’était pas le plus difficile. Ca veut aussi dire Petit qui perd la balle au milieu du terrain mais qui tente quand même en vain un tacle désespéré qui aurait dû lui valoir de voir la défaite de son équipe en tribune. Geste suivi d’une passe dans le dos de la défense toujours trop haute comme aime les voir jouer Arsène, et Rufer qui réussit le premier beau truc de sa carrière sur Ettori. Mais vous commencez à le savoir, quand c’est sur Ettori, ça compte pas.
La suite c’est Giroud qui vous la raconte depuis 2 ans déjà.
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