Novaterra : Odyssée spatiale pour les collégiens du Rhône

Publié le 16 avril 2014 par Fuzzyraptor

Il y a peu, j’ai eu la chance de discuter avec Christophe Monnet sur un des projets mené par le centre d’expérimentation multimédia Erasme, où il travaille. Il m’a présenté LaClasse.com, l’Espace Numérique de Travail (ENT) des collèges et des écoles du Rhône et en particulier le projet « Novaterra » que j’ai envie de partager avec vous aujourd’hui. Voici en quelques mots une présentation du projet, rédigée à partir de cette page et de mon entretien avec Christophe :

Chaque rentrée scolaire, depuis septembre 2009, des classes de collège et de primaire du Rhône sont cryogénisées et envoyées dans l’espace. Elles se réveillent en orbite autour d’une exoplanète, Novaterra, et font connaissance avec le personnel de bord, dont le « commandant » Francis Valéry, auteur de science-fiction et (ancien) responsable scientifique de la Maison d’Ailleurs, le musée de la science-fiction d’Yverdon-les-Bains, près de Lausanne (Suisse) [lire ma visite de ce musée]. Elles sont aussi accompagnées par des astrophysiciens de l’Observatoire de Lyon, du Planétarium de Vaulx-en-Velin et par le service des collections du Musée des Confluences. Leur mission : cartographier Novaterra et en décrire ses composantes (faune, flore, ethnologie, archéologie…) en vue de constituer son encyclopédie (textes, images, sons, etc.).

Tout au long de l’année, les élèves vont décrire cette planète avec leurs professeurs de français, d’art plastique, de musique, mais ils vont aussi l’étudier avec les professeurs de Science de la vie et de la terre et de physique. Ils répondent aux consignes de l’auteur, qui est à la fois commandant du vaisseau et éditeur de l’encyclopédie. Leur travail s’articulera autour de formes littéraires courtes, intégrant les notions de science / non-science. Ils s’interrogent ainsi sur la nature du vrai en science, de l’imaginaire et du réel. Les classes seront invitées à créer un champ linguistique original ainsi qu’une grammaire, une mythologie, des herbiers imaginaires, des instruments de musique, etc.

Elles s’enrichissent du travail des uns et des autres et obtiennent des conseils des équipes du Planétarium. Le musée des Confluences leur envoie des photos de spécimens tirés de ses collections d’histoire naturelle qui font écho aux espèces imaginaires trouvées par les élèves. Ce sont aussi des rencontres réelles : en début d’année, les professeurs et tous les accompagnants se sont rencontrés pour décider du scénario, de la méthode de travail et se former aux outils collaboratifs que le centre Erasme développe et adapte spécifiquement pour ce projet. En milieu d’année, Francis Valéry et des scientifiques passent dans chacune des classes pour une rencontre. En fin d’année toutes les classes participent ensemble à une visite de l’Observatoire de Lyon et à un spectacle scientifique au Planétarium de Vaulx-en-Velin. Chaque année, 10 nouvelles classes participent à l’aventure en partant des travaux des classes précédentes.

Je trouve ce projet pédagogique – maintenant achevé – tout à fait enthousiasmant : il permet aux élèves d’aborder des tonnes d’informations scientifiques (presque) sans s’en rendre compte ! Il me fait penser à un livre, récemment publié : Exquise planète, aux éditions Odile Jacob, qui est la description d’une planète imaginaire, sous la forme d’un « cadavre exquis », par l’archéologue Jean-Paul Demoule, l’astrophysicien Roland Lehoucq, le paléontologue Jean-Sébastien Steyer et l’auteur de science-fiction Pierre Bordage.

>> Pour aller plus loin : découvrir toutes les classes culturelles numériques accompagnées par Erasme