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Comédie romantique d’André Bessy : lourd et mécanique

Par Sissi De Beauregard @SissiBeauregard

Couverture de Comédie Romantique d'André BessyL’histoire :

Victoire a 35 ans, elle est éditrice et plus ou moins célibataire et se retrouve face à un dilemme cornélien : elle a le choix entre 3 mecs et ne sait pas lequel épouser.

Dur dur… D’ailleurs, les lectrices célibataires de 35 ans pourront parfaitement s’identifier à la belle Victoire et retrouveront à la lecture de ce roman le principal de leur problème quotidien : comment choisir entre un footballeur célèbre, un écrivain célèbre et un mannequin célèbre (et sublime) ? (#vousêtesérieux?)

Mon avis :

En règle générale, quand je mets plus d’une semaine à lire un livre qui fait moins de 1500 pages, c’est mauvais signe. Je ne vais pas être gentille, mais franchement, j’ai détesté. Pendant 3 semaines, j’ai traîné ce bouquin avec moi, lui et moi on se regardait dans le blanc des yeux, on s’évitait, on s’ignorait, bref, on ne s’aimait pas.

Pourtant, j’avais flashé sur la couverture, elle est tellement jolie, la couverture avec tous ces crayons de couleurs… J’attendais de la légèreté, de l’humour, quelque chose en rapport avec le titre, finalement.

J’ai eu tort.

J’ai eu droit à une comédie romantique, sans romance et sans blagues pour Normaliens trois fois agrégés en philosophie option physique quantique.

Je vais être honnête avec vous, après trois semaines et un niveau d’efforts digne d’une médaille olympique, j’ai abandonné à la page 155. L’histoire est passable, l’héroïne est potable. Les mecs ? Nazes, même Samantha Jones dans sa pire période nymphomane n’aurait pas envie de coucher avec eux, mais surtout, le style est ATROCE.

Je vais parler d’Hemingway, ça me donnera l’air intelligent  : Hemingway a dit un jour qu’un vrai écrivain évitait les adjectifs et les adverbes, parce que quand on sait écrire, on doit être capable de faire passer les émotions sans eux. Dans Comédie Romantique d’André Bessy, il y a plus d’adverbes que de pigeons dans Paris, si on s’amusait à les supprimer, il resterait trois paragraphes sur 363 pages et en plus, C’EST TOUJOURS LES MÊMES. 

J’aurais pu recopier le livre, mais je me contenterai d’un extrait pour expliquer :

Bas de la page 153 : 

"tu peux te remettre à l’ouvrage, lui indiqua-t-il en posant une main amicale sur son épaule (ce dernier hocha mécaniquement la tête). Tu ne veux rien ? "Ce dernier hocha mécaniquement mais lourdement la tête".

Bon ok, on hoche deux fois la tête mécaniquement qui plus est lourdement et à deux lignes d’écart, mais passons, je tourne la page :

Haut de la page 154 – SOIT AU PARAGRAPHE SUIVANT!! 

"Subissant le contrecoup de cette verbeuse déferlante, le modèle de énième assistant hocha mécaniquement mais lourdement la tête. Dans le couloir qui le menait à une fontaine d’eau minérale, Louis eut honte de s’être épanché de la sorte, estimant la diatribe disproportionnée et, en fin de compte, ennuyeuse."

Accessoirement, je ne l’ai pas recopié, parce que c’est long et que je n’ai pas l’intention d’y passer la nuit, mais moins d’une page avant, on a déjà le mot "diatribe", elle n’est pas disproportionnée et ennuyeuse celle-ci, mais c’est une diatribe tout de même.

Perso, je lis ça, je réagis en quatre temps :

  1. D’abord je relis, parce que j’ai rien compris, car non seulement c’est lourdingue, mais en plus c’est incompréhensible.
  2. Ensuite, je hoche mécaniquement et lourdement la tête
    gif head nod
  3. Et puis je re-hoche mécaniquement et lourdement la tête, puisqu’apparemment faut le faire deux ou trois fois. 
    gif head nod
  4. Je vais lire autre chose, parce que j’ai autre chose à faire de mes journées.

Conclusion : quand dans un livre, des personnages hochent mécaniquement et lourdement la tête trois fois de suite dans le même paragraphe, soit ils sont affectés d’un grave trouble obsessionnel du comportement, soit on se fout mécaniquement et lourdement de nous.

Et ce n’est qu’un exemple, l’ensemble du texte est tout aussi mal écrit et obscur.

Remarquez que ce n’est pas tant à l’écrivain que je reproche ces erreurs, on sait bien que quand on écrit un livre, on est tellement mécaniquement et lourdement plongé dedans qu’on n’a plus le recul suffisant pour relire, en revanche, à quoi ça sert d’avoir un éditeur comme Flammarion, si personne ne relit les livres avant de les imprimer ?

Quand on veut écrire une histoire légère on adopte un style léger, sinon on a un problème d’adéquation entre le fond et la forme et comme dirait l’autre (et par "l’autre", j’entends ce brave Boileau) : "Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement" et Comédie Romantique est loin de s’énoncer clairement, je vous laisse en déduire ce que vous voulez.

Bref, désolée, à ne pas lire.

Mécaniquement et lourdement votre,

Sissi

Note : 1 sur 6 - Sans intérêt

Note : 1/6 (m’a donné envie de me suicider)

Titre original : Comédie Romantique
Auteur : André Bessy
Genre : Comédie Romantique  
Première date de parution : 13 février 2014
Langue d’origine : Français
Pays d’origine : France
Éditeur : Flammarion
Prix papier : à partir de 17,10€
Prix numérique : 11,99€
Nb de pages : 363 pages


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