Fargo // Saison 1. Episode 1. Pilot.
Dans la filmographie des frères Coen, Fargo est l’un de mes films préférés. C’est aussi l’un film dans lequel il y a suffisamment de matière pour en faire une
série. C’est l’idée qu’a eu Noah Hawley (créateur de The Unusuals et ex producteur de Bones) conjointement avec FX Network que
de produire une série adaptée de l’univers de Fargo tout en reprenant la trame du film. Pour une première mise en bouche, celle-ci est particulièrement réussie. Mise en scène par Adam
Bernstein (Californication, Breaking Bad), ce dernier parvient à capturer l’énergie des frères Coen tout en nous donnant l’impression
de malgré tout voir quelque chose de légèrement différent. Car ce premier épisode emprunte énormément au film sans pour autant le copier intégralement. On sent que le but est ici de nous plonger
dans certains contextes légèrement différents et d’orienter l’histoire afin qu’elle puisse durer un peu plus longtemps. Il y a tout de même 10 épisodes à remplir et ce n’est pas rien. Mais
Adam Bernstein a su capturer ce qui fait le charme des comédies noires des frères Coen afin de mettre tout cela en scène sans que l’on ait l’impression de sortir
complètement du genre.
"Lorne Malvo", un escroc, manipulateur hors-pair, transforme la vie d'un modeste vendeur d'assurances d'une petite ville du Minnesota en enfer, laquelle vient d'être bousculée par un meurtre
mystérieux...
En tout ça,s je ne pouvais pas rêver mieux pour Fargo que de réunir ces deux acteurs pour ces deux personnages. Il faut bien avouer que Lester est sacrément bien interprété par Martin Freeman. Notamment quand il s’agit de le faire perdre complètement la tête avec son marteau. Ce moment est anthologique et particulièrement réussi. Que cela soit des points de vue de la mise en scène ou encore du jeu des acteurs. Ce premier épisode nous présente Lorne comme quelqu’un d’assez fun. Il a toujours la bonne réplique mais c’est aussi lui qui permet à Fargo de coller parfaitement au genre de la comédie noire. J’ai esquissé quelques sourires et même quelques rires devant ce personnage durant ce premier épisode. Je ne sais pas toujours si c’est voulu mais en tout cas c’est sacrément bien fichu. Il est capable de foutre littéralement la merde sans la vie des gens, simplement car il peut le faire et en a envie. C’est un peu comme le Diable qu’il y a sur l’épaule de chacun qui est là pour nous susurré de mauvaises idées à l’oreille. C’est quelqu’un d’intelligent de surcroit et beaucoup plus que Lester, le vendeur à la petite semaine qui, au premier abord, n’avait rien dedans.
Mais la vie de Lester est minable et au fond ce dernier le sait très bien. Lorne va plus ou moins l’aider à s’en rendre compte. Par ailleurs, je ne m’attendais pas nécessairement à ce que Fargo tue le shérif Vern Thruman dans ce premier épisode mais en tout c’était encore une fois très frères Coen dans l’esprit. On retrouve cette comédie noire qui s’amuse très justement des codes du polar et de la série policière que l’on peut voir en pagaille. C’est aussi quelque chose qui permet d’attendre beaucoup de la suite de la saison. Si Lester a tué sa femme, il va devoir s’en sortir tout seul, si Lorne a tué le shérif, c’est ce dernier qui va devoir s’en occuper. Pour une mise en bouche, la série fait beaucoup de choses et le script est si bien orchestré que j’ai déjà hâte de voir la suite. J’ai été fasciné tout au long de l’épisode sans pouvoir décrocher. Je n'oublie pas non plus que j'ai hâte de voir un peu plus de Kate Walsh. Elle était tellement fun à voir pour son apparition dans l'épisode.
Note : 9/10. En bref, introduction magique pour adaptation réussie.