Du siège de Solar Impulse aux sièges présentés à Hambourg

.... partout le męme savoir-faire et la męme technologie
Deux événements ont attiré notre attention la semaine derničre : d'abord la présentation de Solar Impulse II, le nouvel avion solaire de notre ami Picard. Celui-ci prépare tout simplement le tour du monde sans escale avec sa libellule géante (un peu plus grande encore que la version n° 1) et tout cela sans brűler un seul litre d'énergie fossile. L'autre événement était la tenue ŕ Hambourg du salon consacré aux intérieurs des avions. C'est le seul endroit au monde oů l'on peut s'asseoir dans une maquette sans avoir eu les désagréments de faire la queue aux filtres de police et d'avoir la sensation de faire un véritable voyage en avion dans des conditions de confort exceptionnelles.
Quelles relations entre ces deux événements direz-vous ? Eh bien le sičge qui nous permet de voyager plus ou moins confortablement dans un avion commercial et le sičge unique conçu en Suisse par l'équipe de Solar Impulse II, tous les deux font l'objet de recherches ergonomiques les plus poussées avec force capacités de calculs informatiques. Pour faire un sičge d'avion aujourd'hui, il faut manifestement bien connaître la 3D et les matériaux modernes. Témoin la société Expliseat, l'un des 25 exposants français, ŕ Aircraft Interiors Expo de Hambourg qui a choisi le titanium pour construire le sičge révolutionnaire qui pčse seulement 4kg. Ce sičge en plus extręmement fin et trčs confortable, nous aurons bientôt l'occasion de les apprécier sur les jets de la compagnie Air Méditerranée qui est la compagnie de lancement. Le président de Expliseat, Benjamin Saada, est certain qu'il a fait le bon choix, il parle déjŕ de contrats signés ou en cours de validation mais, selon la rčgle, il laissera les compagnies clientes annoncer leur choix.
Airbus de son côté a donné rendez-vous ŕ ses clients non pas dans une maquette d'avion mais dans l'A350 qui est le premier des 2 avions d'essais équipés d'une cabine entičrement aménagée. L'A350 XWB n°2 va faire des programmes d'essais en vol sur de longues destinations, le personnel d'Airbus se réjouit déjŕ puisqu'il sera expérimentateur. Sera également disponible sur cet appareil le dernier systčme de divertissement en vol, nous en sommes ŕ la 4č génération.
De plus, Airbus en a profité pour inaugurer son Customer Definition Center ŕ Hambourg entičrement dédié ŕ l'A350. Comme son nom l'indique les compagnies clientes pourront visualiser le type de sičge qu'elles souhaitent offrir ŕ leurs passagers et la façon dont elles entendent ménager un coin-repos ou un bar. Airbus y voit un gain de temps appréciable. Et puis il y a aussi l'éclairage : le led est roi. Il peut transformer l'ambiance d'une cabine, plus de 16 millions de combinaisons de couleurs sont possibles. Quant aux coffres ŕ bagages ils sont plus grands puisqu'on préfčre aujourd'hui voyager avec son bagage ŕ bord.
Mais retournons d'un coup d'aile ŕ Payerne en Suisse chez nos amis de Solar Impulse. Lŕ non plus, on n'ignore rien de la haute technologie. Rappelons tout de męme que l'envergure de l'avion solaire qui va faire le tour du monde l'an prochain est de 72m pour un poids de 2 300kg. Lŕ il n'y a eu qu'un seul sičge ŕ construire, celui du pilote qui devra vivre au moins une semaine dans un cockpit de 3,8m3. Le pilote André Borschberg prendra le cap de la région du Golfe en mars 2015 puis de l'Inde, de la Chine, de l'Océan pacifique ( le défi majeur) traversant ensuite les États Unis, l'Océan atlantique et il finira son trajet soit en passant par l'Europe du Sud soit par l'Afrique du Nord, ce n'est pas encore décidé.
17 000 cellules solaires alimenteront quatre moteurs électriques de 17,5CV chacun. Ce qui ne sera pas consommé sera stocké dans les batteries au lithium pour permettre ŕ l'avion de voler la nuit quand le soleil sera couché. Le sičge permettra au pilote de dormir, un sommeil fragmenté par périodes de 20 minutes. Dans le sičge sont incorporées les toilettes !
A Payerne comme ŕ Hambourg, les hommes et les femmes de l'aéronautique ne cessent de montrer leur savoir-faire. Ils ont intégré également la nécessité de dépasser nos limites, en plus ils nous font ręver. Merci ŕ eux tous !
Gérard Jouany