Ce jeudi, 17 avril 2014, les algériennes et les algériens sont appelés aux urnes pour élire le futur président de la République dans un contexte où Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir
depuis 1999, brigue un quatrième mandat alors qu’il ne s’est pas adressé au peuple algérien depuis près de deux ans. Nul n’est dupe de que ces élections
qui brillent par leur caractère fictif, hypocrite et antidémocratique.
A la veille de cette mascarade électorale, Sos Disparu(e)s souhaite faire de ce scrutin, l’occasion pour les Algériennes et les Algériens d’exprimer leur rejet du système et appelle donc les électeurs à voter « Vérité et Justice » pour toutes les victimes des années 1990.
Depuis la décennie noire, les dirigeants algériens, choisissent tantôt de rester muet, tantôt de multiplier les déclarations visant à clore le dossier, et n’ont eu de cesse d’étouffer la question des disparu(e)s. Abdelaziz Bouteflika, dés son accession au pouvoir en 1999, s’était ainsi empressé d’affirmer publiquement que les disparu(e)s n’étaient pas « dans ses poches » et que tous étaient morts. C’est ensuite en scandant la nécessité de « tourner la page » au sacrifice du « droit à la vérité et à la justice » que le président fait campagne pour la Charte « dite » pour la paix et la réconciliation nationale, véritable consécration de l’impunité des agents de l’Etat devenue l’un des axes principaux de son programme présidentiel.
Face à tant de déni et d’injustice sur le plan national, les familles de disparus n’ont eu d’autre choix que de saisir les instances internationales de protection des droits de l’Homme. C’est ainsi que, parmi les rares personnalités politiques qui prônent un traitement du dossier des disparus conforme aux droits de l’Homme, certaines n’ont pas hésité à se détourner des familles de disparus, « coupables » selon elles, d’avoir internationalisé le dossier de la tragédie nationale. L’Algérie devrait donc rester coupée du monde, isolée, comme dans les années 90.
Pourtant, ni le mépris, ni le déni ou les attaques constantes, n’ont pu détourner les familles de disparus de leur quête de Vérité et les empêcher de réclamer, depuis plus de quinze ans, que la lumière soit faite sur le sort de leurs proches dans le respect de leurs droits.
SOS Disparus estime que la manière dont les autorités algériennes prétendent avoir réglé la question des
disparu(e)s et plus généralement l’ensemble des violations des droits de l’Homme commises pendant la guerre civile laisse la porte ouverte à la répétition d’une telle situation.
Alors agissons, réagissons, votons Vérité et Justice pour toutes les victimes !
Et venez soutenir les familles de disparu(e)s lors de leur rassemblement hebdomadaire ce mercredi 16 avril près de la caisse de retraite – boulevard Gallieni – Alger à partir de 11 heures et appelez .à déposer un bulletin « Vérité et Justice » dans les urnes, pour qu’enfin, un véritable changement s’opère.
Consultez ici laCharte pour la Vérité, la paix et la Justice de la Coalition d’associations de victimes des années 1990 :
Fatima Yous
Présidente de Sos Disparus
Le 15 avril, à Alger