Le livre :
Marche avant d'Alexandre Poussin aux éditions Pocket, 465 pages, 7 € 60.
Pourquoi cette lecture :
C'est dans le cadre de son opération Masse Critique que Babelio et les maisons d'édition partenaires m'ont fait le plaisir de m'adresser ce titre.
Le pitch :
Après quoi Alexandre Poussin court-il ? Ou plutôt marche-t-il ? Ce journaliste, écrivain et voyageur parcourt la planète à pied. Des milliers de kilomètres à la découverte d'un monde libre et ouvert. A la découverte des autres. A la découverte de lui-même. Ce récit dévoile à tous ceux qui voudraient lui emboîter le pas le pouvoir insoupçonné de la marche. Des mémoires à la fois pratiques et philosophiques, personnelles et universelles.
Le témoignage d'un homme passionné et curieux. D'un aventurier des temps modernes.
Ce que j'en ai pensé :
Alexandre Poussin a été un compagnon de route de Sylvain Tesson, homme et aventurier des temps modernes que j'aime beaucoup car son regard, ses observations de notre monde ne sont pas pour me déplaire. Les expériences de Poussin ne sont pas moins nobles donc voilà un ouvrage qui devrait effectivement me faire voyager rien qu'en lisant ce livre. S'ouvrir des horizons déjà rien que par la lecture, c'est la magie de la littérature.
La marche, c'est une pratique simple, qui est à la portée de tous depuis que nos ancêtres se sont redressés sur leurs deux jambes. Après, il est évident qu'il existe plusieurs types de marches.
Ici, on n'est pas dans une approche sportive, du dépassement des limites de ce qui est humainement réalisable. On est plus dans l'endurance, dans la découverte du monde, des espaces, des habitants, le tout à un rythme lent. C'est une invitation au voyage, au déplacement de soi, mais qualitative et surtout pas quantitative.
On va parler de voyage, mais des vrais, ceux que l'on fait avec ses pieds. Pas question de se couper du monde avec des véhicules de toutes sortes. On en revient aux basiques, aux fondamentaux, à la source de tout.
On va parler de connaissance de soi, d'autrui, de la nature, de la faune, de la flore...
On va parler, mais on va aussi réfléchir, méditer, apprendre, comprendre, échanger, partager...
On va parler aussi économie, parfois un peu de politique (très général), d'écologie (faut pas non plus faire l'autruche, notre monde actuel et notre planète vont tout droit vers la catastrophe annoncée à plus ou moins brève échéance).
Éloge de la lenteur, de ce qui se mérite, de ce qui se construit petit à petit, modestement, de ce qui se récupère, de ce qui se donne, de ce qui se partage... Voilà ce que l'on va trouver au fil de ces pages. Le ton est juste, véritable. C'est comme la confiance d'un ami.
J'arrive à me reconnaître parfois, même si je ne suis qu'une très modeste marcheuse. J'ai moi aussi eu des idées similaires. Je suis certaine que je ne suis pas la seule.
Le récit n'est pas linéaire et c'est un plus pour ce livre. On est plus dans le thématique encore que c'est sans nul doute une vision très réductrice. Ce qu'il faut retenir à mon sens, c'est que cette lecture est agréable, enrichissante et fait aussi du bien. On quitte ce monde consumériste, trop axé sur la vitesse, la rentabilité, l'efficacité, du profit, des gains... On se pose des questions. On entrevoit des solutions à son niveau. L'Homme n'est pas fait pour mener une existence telle qu'on nous l'impose. C'est aussi mon intime conviction, même si je ne partage pas tous les points de vue d'Alexandre Poussin, la différence c'est aussi une richesse. Cela aide même à faire avancer les choses parfois.
Plus qu'un ouvrage sur la marche, c'est un écrit sur la vie. Sur les choix que l'on peut faire pour mener cette dernière en accord avec nous-même et notre planète, nos semblables.
A découvrir.
Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20