Deux ans et demi se sont écoulés depuis les élections législatives du 25 novembre 2011 qui avaient donné une légère avance au P.J.D. et par là-même avaient permis à son secrétaire général d’accéder au nouvelle fonction de “chef de gouvernement”!
Deux ans et demi nous séparent des prochaines élections législatives, avec éventuellement des élections locales, communales et municipales, peut-être régionales à tenir dansd les mois qui viennent.
Que dire du paysage politique marocain en cette période précise?
Tout d’abord, il faut rappeler que nous sommes bien loin de la configuration issue des élections de 2011 : la majorité PJD-PI-MP-PPS a volé en éclats à la suite de la sortie tonitruante de parti de la Balance . Une nouvelle majorité s’est formée où le RNI, hier ennemi juré du PJD, fait figure de locomotive et au sein du parlement et au sein du gouvernement.
Au parlement, Rachid Talbi Alami, cador du RNI, a été porté au perchoir : cet ancien ministre n’avait pas laissé de souvenirs impérissables dans la mémoire collective nationale à l’occasion de son passage dans le gouvernement Jettou.
Mais au fond, qui se soucie au Maroc de la personne qui préside le Parlement, sauf quand il s’agit de s’en gausser lors des clashs à répétition qui secouent la Coupole.
Autre élément plus dramatique du paysage politique nationale : la situation de l’U.S.F.P.!
Moribonde sous feu Abderrahim Bouabid, mais encore debout grâce à l’énergie cynétique qui l’avait portée durant les années de plomb, morte sous Abderrahim Youssefi, sarcophagée par Mhamed El Yaghzi et enterrée par Abelwahid Radi , elle est profanée par leurs indignes successeurs Driss Lachgar et son complice-ennemi Ahmed Zaidi.
L’extrême-gauche pour sa part tente un regroupement très improbable : ce qui n’a pas fonctionné dans d’autres pays, comme la France par exemple, n’a aucune chance de réussir chez nous! Une idéologie complétement dépassée conjuguée à un manque de vision réaliste de la situation du pays ne saurait produire une gauche efficace, ni même crédible.
Les autres partis sont-ils présents dans ce paysage politique?
Le P.I., après une période d’agitation proche de l’hystérie semble revenu à plus de pondération : il est vrai que Hamid Chabatt a réalisé que son emprise sur les militants n’est pas aussi forte qu’il ne croyait et que l’UGTM n’est pas le bras armé de son parti aussi efficace qu’il l’imaginait.
Donc grand flou artistique dans ce paysage!
Et du coté du gouvernement?
Si Abdelilah Benkirane n’accuse plus les “crocodiles” et les “diables” de l’empêcher de faire son travail, il n’en continue pas néanmoins à ne rien faire.
Même le dialogue social attendu depuis de mois n’a eu lieu que parce la menace des syndicats s’est faite plus ferme : mais est-ce un dialogue social qui est entamé ou bien juste un écran de fumée lancé pour calmer les esprits avant le 1er mai qui s’annonçait très chaud pour les oreilles u chef de gouvernement?
Et cerise sur le gâteau de l’action du gouvernement, la petite saillie du ministre chargée des Relations avec le parlement qui aurait interpellé une dame journaliste à propos de sa tenue vestimentaire!
Incident réel, vérifiable, authentique? Si la chose s’avère – et le ministre n’a pas démenti les allégations de la collaboratrice du quotidien Al Assima – il faut croire que rien n’a changé dans la mentalité des gens du PJD : rappelons-nous que Benkirane avait sermonné une camérawoman pour le même motif.
A relever aussi dans cette mi-mandat : un souffle nouveau de démocratie souffle, malgré les attaques sournoises et mêmes frontales : la mise en vente livre du “Journal d’un prince banni” dément les affirmations péremptoires de son auteur qui était sûr que son opus serait interdit sur le territoire national.
Pendant ce temps, le pays continue son bonhomme de chemin, des projets sont menés à terme, d’autres sont lancés! Loin de la politique politicienne!