Source : 985sports.ca
À l'aube des séries éliminatoires, l'ancien joueur et entraîneur-chef de la Ligue nationale de hockey (LNH) Jacques Lemaire affirme que l'avantage de la glace ne favorise aucunement une équipe par rapport à son adversaire.
Hockey - LNH: L'ancien joueur et entraîneur-chef Jacques Lemaire, un incontournable à l'approche des séries éliminatoires (19:35)
Mis en ligne le mardi 15 avril 2014 dans Les amateurs de sports avec Mario LangloisJacques Lemaire a remporté la coupe Stanley à huit reprises comme joueur et une fois comme entraîneur, en 1995, avec les Devils du New Jersey; il a reçu le trophée Jack Adams du meilleur entraîneur en 1994 et 2003; il a également dirigé son équipe lors de 21 rondes éliminatoires de différentes saisons de la LNH. L’animateur de l’émission Les amateurs de sports, Mario Langlois, recevait en entrevue le grand homme d’hockey afin de discuter des séries qui commencent mercredi.«Je n’accorde pas du tout d’importance à l’avantage de la patinoire, lance Lemaire, convaincu. Peu importe où l’équipe joue, il y a de la pression. En plus, il y a la parité dans les matchs. Chaque équipe est certaine d’avoir deux parties à la maison. Au fond, ça ne prend pas grand-chose pour aller chercher un match. Il est toujours possible de ramasser une partie sur deux sur la patinoire adverse.»
Une différence au niveau de l’entraînement en 2014 par rapport à l’époque durant laquelle il était à la barre des Devils du New Jersey, par exemple ?
« Aujourd’hui, les joueurs sont très bien encadrés, indique Lemaire. L’entraîneur doit surtout bien diriger et couper toutes les distractions en dehors de la patinoire. Dans notre temps (comme joueur avec le Canadien), c’était un peu différent. On commençait et on frappait Philadelphie ou Boston. Tu avais intérêt à être prêt tout de suite! On avait quand même un gros défi. Tout le monde voulait battre le Canadien. La préparation se faisait surtout de manière individuelle. Chaque joueur était mieux d’être à son meilleur...»
«C’est évident (contrairement à la difficile fin de saison des Blues de Saint-Louis) que tu aimes que ton équipe gagne vers la fin de la saison, que les joueurs soient sur une poussée et qu’ils se sentent bien, ajoute-t-il. C’est une bonne façon d’entrer dans les séries. Ce que tu as surtout de besoin comme entraîneur, c’est la santé de tes joueurs, particulièrement le gardien de but.»
Questionné justement à l’égard de l’importance des cerbères dans la LNH en 2014, Jacques Lemaire est sans équivoque.
«C’est définitivement une ligue de gardiens. Leur importance est cruciale. Tu regardes le travail qu’ils font à chaque année et tu réalises que ça te prend de plus en plus une grosse offensive pour les battre. Aujourd’hui, avec tout l’enseignement sur le jeu défensif, on est capable de contrôler une grosse partie du talent (à l’attaque) de l’adversaire. Oui, c’est une ligue de gardiens de but.»
La fameuse série contre les Flyers
Quand il parle des éliminatoires, Jacques Lemaire aime bien se remémorer la ronde finale de 1976 opposant le Canadien de Montréal aux Flyers de Philadelphie, les champions en titre de la coupe Stanley.
«C’est un moment tellement important dans le hockey. Je ne sais pas si les jeunes de la LNH peuvent éprouver aujourd’hui les mêmes émotions. Serge Savard avait dit dans la chambre avant le début de la série que si on voulait faire quelque chose pour le hockey, il fallait vaincre les Flyers. On devait penser et jouer en équipe le plus possible. Je retourne toujours en arrière quand j’entends le "God Bless America", qui jouait avant le début du match à Philadelphie. J’ai encore des frissons quand ça joue dans une joute à la télé. Ça été mon plus beau souvenir en raison de l’équipe qu’on avait cette année-là. C’était comme une famille. Je m’en suis inspiré pour bâtir des équipes comme entraîneur, bien plus tard.»
Lemaire évoque la période pendant laquelle il dirigeait le Wild du Minnesota entre octobre 2000 et avril 2011.
«Avec l’équipe qu’on avait à Minnesota, une formation nullement considérée comme l’une des plus fortes de la ligue, battre Colorado était incroyable. Lorsqu’on a été en finale de conférence contre Anaheim, le groupe de joueurs, je le sentais semblable à ce que j’avais pu connaître avec le Canadien (en 1976).»
Quel est le plus beau souvenir derrière le banc d’une équipe ?
«C’est quand on a gagné la coupe Stanley au New Jersey, lance sans hésitation Lemaire. J’avais les larmes aux yeux de voir MES enfants (ses boys) gagner la coupe. Cette expérience est difficile à expliquer… C’est comme être on the top of the world!»