Sa voix hante, tremble et plane majestueusement au-dessus d’un jeu de guitare métallique et clinquant. Son timbre vocal n’est pas pour autant dénué de sensibilité; la subtilité de sa voix enrobe tous ses mots qui martèlent toujours et encore sa foi, son amour et ses craintes, dans un délicieux exutoire musical.
Sur une guitare il ne ment jamais: il joue avec son cœur et son âme. Il est convaincant sans le vouloir. En jouant ce qu’il est, ce qu’il vit, ce qu’il sait, il jette ses sentiments à terre, les ramasse et les offre. A l’écoute, la musique n’est plus une création mais une évidence, un souffle d’amour chaud court sur la vie glacée.
Son oncle, le célèbre Révérend Cleophus Robinson, n’a pas été sans influence sur Boyd Rivers: le gospel, le God Spell originel, l’aura transcendé lui aussi, tout comme sa femme Ruth May Rivers.
Malgré ce talent inouï, sa célébrité ne résonnera pas à travers les disques, et son nom restera sans écho. L’artiste est mort et l’artisan oublié.
Le grand Alan Lomax voyagera dans le Mississippi, jusqu’au domicile de Boyd Rivers, pour le filmer. Nous sommes en 1978, et Boyd Rivers nous met en garde: You Gotta Take Sick And Die
Ajouter cet album à votre bibliothèque sonore : Amazon
En dehors des compilations d’artistes, il n’existe de lui qu’un seul album sorti en 2012 dont les titres ont été enregistrés entre 1991 et 1993
- Artiste(s): Boyd Rivers
- Album: You Can’t Make Me Doubt
- Label: Mississippi/Change Records
- Date de sortie: 2012