Un metteur en scène de théâtre vient d’auditionner toute la journée des comédiennes qu’il juge avec beaucoup de mépris. Cette pièce est sa propre adaptation du roman de Sacher-Masoch considéré comme l’inspirateur du masochisme. Il est alors prêt à rentrer chez lui, lorsque que franchit la porte du théâtre une retardataire. Elle porte le même nom que l’héroïne, tient donc ; mais elle est plutôt excentrique et grossière ; à la limite du crédible surtout sous les traits de Mathilde Seigner. Bizarre, comment le metteur en scène peut-il croire qu’une femme aussi vulgaire et inculte ait pu lire ce roman ? Encore plus étrange, lorsqu’elle interprète le rôle, elle se métamorphose en femme distingué, fine et mystérieuse… La mise en place est punchy, bien écrite et assez drôle ; mais cette amorce révèle aussi un défaut de crédibilité à la limite du grotesque.Cette actrice humiliée par un metteur en scène à l’image de sa pièce, misogyne, elle va progressivement prendre le pouvoir sur ce dernier jusqu’à pirater la pièce elle-même. Polanski joue donc à nouveau avec un thème qui lui est cher : les rapports de force entre individus sous tendus par de la manipulation et de la domination. Le film est donc intelligent, la mécanique de prise de pouvoir de l’actrice bien huilé tout de même. Mais désolé pour les critiques élogieux, çà reste du théâtre filmé. Grotesque au début, le film va gagner en finesse malgré tout par la suite.Après ce film est aussi un concentré d’égocentrisme. Le monde du spectacle se regarde le nombril. Les enjeux de pouvoir entre metteur en scène et comédiens et peut être même dans le couple Polanski-Seigner par le prisme de cette pièce intéressera plus l’élite mondaine que le commun des mortels.Intelligent dans les mécanismes da prise de pouvoir, mais le manque de cinéma et d’intérêt pour le sujet me pousse à ne pas le recommander.
Sorti en 2013