Pas de surprise, pour moi en tout cas, Jacques Bascou à été réélu président du Grand Narbonne . Dans un billet du premier avril, j'en exposais les raisons et annonçais une élection " serrée , très serrée " . Résultat final : 39 pour Didier Mouly, 42 pour Jacques Bascou ... Dans quelques jours, passée " l'hystérie " de cette élection , il sera enfin temps de se mettre au travail !
Pour mémoire :
Dans un billet du 26 mars, qui a été beaucoup commenté dans le petit monde politique narbonnais, je faisais observer que la défaite de Bascou aux municipales, sur Narbonne, n’entraînait pas automatiquement l’élection de son vainqueur, Didier Mouly, à la tête de la communauté d’agglomération du Grand Narbonne. Extraits : « Jacques Bascou réélu, et le rapport des forces au niveau de l'agglomération guère modifié, sinon à la marge, la question ne se posera pas pour sa présidence au Grand Narbonne : et il l'occupe déjà ! Le risque de divergence programmatique est donc nul . La question ne mérite d'être posée en effet que dans le cas de figure où son adversaire l'emporterait ... Et là , ça devient bigrement compliqué, très compliqué ... Explications ! J. Bascou , même privé du fauteuil de maire, battu de peu, conserverait tout de même son mandat de conseiller communautaire et rien au plan juridique et technique ne pourrait l'empêcher, minoritaire à Narbonne, de prétendre à la Présidence du Grand Narbonne , l'obtenir et piloter les grands projets narbonnais ! De ce qu'on connaît du rapport des forces dans cette instance, où ne joue pas que le seul clivage gauche droite , j'imagine assez que ce scénario soit déjà sur la table. Si je pose cette hypothèse assez baroque, c'est pour " faire image " et bien faire comprendre qu'il n'y aura pas dimanche prochain de liens d'automaticité entre un nouvel entrant à l'hôtel de ville de Narbonne et la présidence de l'agglomération. Dans le passé à Bordeaux, la ville centre de la communauté urbaine, par exemple , son maire , Juppé, n'a pas été élu à la présidence de cette intercommunalité , c'est son opposant socialiste d'une petite commune périphérique qui l'a obtenue ! Il n'est pas besoin d'en rajouter, pour mesurer à quel point une campagne , comme un train, peut en cacher une autre … » Que dire de plus aujourd’hui, sinon que ce scénario est bel et bien posé sur la table. Et que les lignes téléphoniques entre Bascou et les patrons du Conseil Général et du Conseil Régional et certains maires de droites ou apparentés , et d’autres qui furent de gauche, et qui ne le sont plus, du moins officiellement, sont proches de la saturation. Pourquoi donc me direz vous ? Pour une raison simple qui tient au fait que les grosses infrastructures gérées par Le Grand Narbonne ( les infrastructures portuaires, par exemple … ) sont tributaires des financements apportés par la Région, et tout ce qui relève de l’aménagement rural et des villages du budget Départemental. Les deux seules collectivités encore capables de redistribuer des financement publics , et à gauche, comme tout le monde le sait … La tentation sera donc grande , pour certains, de faire passer leurs allégeances politiques, ou leur ressentiment personnel , après leurs intérêts économiques et territoriaux . Si on ajoute à cela, quelques vices présidences à 1500 euros mensuels ( je sais , c’est vulgaire ! ) judicieusement négociées … on ne peut que prédire une élection à la tête du Grand Narbonne serrée , très serrée …. Un autre que Bascou pourrait tenter cette manoeuvre, Codorniou, le maire de Gruissan … Aura-t-il le panache suffisant , après sa défaite aux législatives contre la candidate officielle du PS, pour « y aller » ? Je n’en sais rien, mais sa vice-présidence à la Région comptera, à coup sûr. Quoiqu’il en soit du résultat final, ce que je sais, c’est que le Grand Narbonne ne peut fonctionner que sur la base d’un consensus politique et territorial. Depuis sa naissance et la Présidence de Michel Moynier jusqu’à celle de Jacques Bascou, toutes les grandes décisions ont été prises à l’unanimité … Il ne peut pas en être autrement pour l’avenir de ce grand territoire et de ses diverses composantes, quel qu'en soit le " patron " . L’idéal serait que ce compromis soit accepté et assumé au moment du vote sur la présidence et son exécutif… Faut-il préciser ici, qu’exposant une analyse du contexte dans lequel nous nous trouvons, je ne prends partie pour personne. Cela me peine de devoir le préciser, tant j’ai reçu de reproches - c’est un euphémisme - au motif que la seule interprétation de mes textes ou de mes non-dits - il faut quand même oser ! - réels ou supposés, n’auraient été qu’à charge - charges ! - d’un et d’un seul des candidat aux dernières municipales … Ah , une dernière remarque ! J’autorise la presse locale, si elle le souhaite, avant qu’elle ne m’en demande pas l’autorisation, de reprendre tout au partie de ce texte sans prendre la peine de citer sa source si cela devait trop la contrarier ...
Contre-Regards : le blog de Michel Santo
À plusieurs reprises, dans mes billets relatifs à cette campagne des municipales narbonnaise, j'ai regretté qu'il n'ait jamais été fait ne serait ce qu'allusion à la communauté d'Agglomérat...
http://www.contre-regards.com/2014/03/narbonne-municipales-2014-une-campagne-peut-en-cacher-une-autre.html