A l’heure du minimalisme musical et des voix douces, murmurées ou joliment détunées, à Syracuse règne le punk. Non, pas ce punk là, le vrai punk ! Celui qui sent l’émeute et la baston. Celui dont les guitares sont aussi sales que les aisselles du mec au premier rang et dont le tempo bat plus vite que le cœur votre petite cousine devant les One Direction.
Perfect Pussy en live au SXSW 2014
Les Perfect Pussy (nom à ne pas Googler avec votre boss derrière vous), servent de ce punk là et n’y vont pas par quatre chemin lorsqu’ils enfourchent leurs instruments, retournant le spectre musical à coup de pied dans un chaos jouissant de la franchise et de la simplicité de leur jeu. « Say Yes To Love« , leur premier album, est une sorte de journal intime dans lequel Meredith Graves, la frontwoman de la bande, nous livre ses secrets et ses idées les plus noires et personnelles : « You can read the story of my last six weeks/ In little black bruises and marks from boys’ teeth». Les textes de Perfect Pussy, hurlés à s’en meurtrir les cordes vocales, sont faits pour être écoutés, comme si les sons environnants n’étaient que la BO de la vie d’une jeune femme violemment supplicié et irritée. Partageant angoisses, colères et moments de joie dans une intensité décuplée par le peu de vide laissé par la musique, les vingt-trois minutes (huit morceaux & quatre enregistrements live) de l’album surprennent autant qu’elles plaisent.
À la première écoute, on a été surpris par la place occupée par les instruments sur les enregistrements, comme si A Place To Bury Strangers avait composé un set sous cocaïne en portant des bouchons d’oreille. On avoue avoir été d’autant plus surpris par cet opus que le groupe est signé chez Captured Tracks (Mac Demarco, Blouse, DIIV, Wild Nothing,…). Signe que les mecs de ce label sont de vrais génies.