De prime abord, la volonté semblait sensée et pouvait ainsi permettre l’embauche de chômeurs ou de jeunes souhaitant débuter une activité professionnelle, mais le problème qui se pose à présent, est qu’une grande majorité d’emplois vont se retrouver minorés du point de vue salarial, et que l’employé qui avait jadis 1200 ou 1400 euros se retrouvera désormais au chômage pour être, soit réembauché au SMIC pour la même occupation, soit tout simplement licencié.
Nous n’imaginons pas le nombre de patrons qui vont demander de former un employé sur le poste du précédent à 1200 ou 1400 euros/mois, pour après, mettre l’employé à la porte et prendre la personne récemment formée sur le même emploi mais au SMIC, non imposable. C’est du pain béni pour n’importe quelle entreprise aujourd’hui.
Voilà comment une bonne intention va servir les intérêts des petites et des grandes entreprises sur de nombreux emplois et contre l’intérêt des citoyens non qualifiés et même qualifiés qui ne trouvent pas d’emploi. On imagine également que la grande distribution va allègrement profiter de cette volonté de Manuel Valls, voilà comment, en croyant faire le bien par méconnaissance des difficultés de l’emploi, on se fiche le doigt dans l’œil jusqu’à la garde.
Cela me rappelle les CES, ces fameux contrats rémunérés moins que le SMIC pour quelques mois qui devaient garantir une embauche définitive qui n’arriva jamais, et sur ces emplois, certaines personnes très qualifiées étaient rémunérées comme des "Techniciennes de Surface" sur des postes qui auraient nécessité un salaire 4 à 6 fois plus élevé.
Nous avons à nouveau l’exemple du décalage entre ceux qui nous gouvernent et ceux qui se battent pour vivre, voire survivre, il semble que ce ne soit pas un gouffre qui les sépare, mais un Univers.
Déjà, les employés de Pôle Emploi ressentent cette décision et son application comme une véritable catastrophe, on se demande pourquoi le premier ministre n’a-t-il pas fait un audit avant de prendre pareille décision.
À cela j’ajouterais que même avec un SMIC, un citoyen ne peut pas vivre, se loger, se vêtir, s’alimenter et alimenter sa famille décemment en France, on est loin de la statistique publiée il y a quelques mois sur le salaire moyen des Français qui serait de 2 140 euros/mois.
Il semble que les statistiques soient légèrement gonflées ou utopiques pour des millions de français, mais surtout pour ceux qui nous gouvernent qui, s’ils s’intéressaient véritablement au problème de l’emploi et aux Français ne prendraient pas de telles décisions très lourdes de conséquences.
Nous vivons une époque formidiable…