Il était impossible que ce blog, reflet subjectif de la cité du cassoulet, ne consacre pas quelques lignes à Dominique BAUDIS. Ce dernier, devant l’éternel, restera intimement lié à Toulouse. Il en a été un de ces fils adoptif (1) et nos mamies sont tristes de son départ prématuré de nos terres d'Oc. Il y avait pour nos anciens un secret espoir de le voir réapparaître sur la scène locale. Lui seul pensait qu’il ne le pouvait plus. Sa blessure était trop profonde ; l’air de la calomnie ayant marqué irrémédiablement sa tête et, hélas, j’ose l’écrire ici, son corps.
Pour les praticiens, la « longue maladie » n'apparaît jamais tout à fait par hasard. Ici la blessure était profonde et aura sensiblement fragilisé l’homme et écourté, hélas, sa vie.
Qui pourrait résister à des attaques d’une telle violence ? Il importe aujourd’hui de rendre hommage à l’homme, à sa trajectoire, à ses apports pour la collectivité. Mais cette reconnaissance post mortem revêt un caractère de rédemption de la part de ceux là même qui ont participé, sans vergogne, aux accusations innommables que Dominique BAUDIS a supporté au cours des années 2003.
« C'est la rage et les bouffées de colère qui m'aident à tenir. Si j'avais mis fin à mes jours, on l'aurait traduit comme un aveu de culpabilité. Bien sûr que je n'en sors pas indemne, j'en sors même très meurtri. Ce drame représente certainement un tournant dans ma vie ».
Par ces propos l’homme nous indique sans détour les buts de sa «survie» à cet ignoble évènement ; laver l’honneur d’une famille diffamée. Sa famille, constituée de son cercle intime naturellement mais aussi de tout les toulousains qui jours après jours ont découvert dans le vilain canard local (2) les articles à charges.
Il y a, aujourd’hui autour de son cercueil, des responsables. Ils ne sont, selon la formule consacrée, pas coupables. Pas coupables d’avoir indirectement écourté la vie de cet homme mais condamnables moralement d’avoir participé, par leurs silences, par leurs détachements,mais aussi par l’entretien des soupçons à sa déstabilisation puis à sa disparition prématurée.
Au fond d’eux-mêmes ils savent le mal qu’ils ont généré. Une seule journaliste du Monde, Marion Van Reterghem, a osé un début d’excuse par un tweet. Son patron, spécialiste des coups, tout comme le patron du torchon local ne prononceront pas même un soupçon de remord. Comme à leurs habitudes, en bon épicier, ils augmenteront leurs tirages avec quelques photos volées à la famille demain matin. C’est tout.
Qu’il me soit permis ici de vous rappeler combien il faut se méfier des évidences journalistiques de ce torche-culs.
Mes pensées vont à sa famille.
(1) D. Baudis est né à Paris dans le 9éme (cf Wikipedia)
(2) Pas besoin de citer...
ÉLOGE DE LA CALOMNIE Beaumarchais « Le barbier de Séville, II-8 » C'est d'abord rumeur légère Un petit vent rasant la terre Puis doucement, vous voyez calomnie Se dresser, s'enfler, s'enfler en grandissant. Fiez-vous, à la maligne envie Ses traits lancés adroitement Piano piano piano piano Piano par un léger murmure D'absurdes fictions Font plus qu'une blessure, Et portent dans le cœur Le feu le feu de leur poison. Le mal est fait, il chemine, il s'avance De bouche en bouche il est porté, Puis rinforzando, il s'élance C'est un prodige en vérité. Mais enfin rien ne l'arrête C'est la foudre, la tempête. Un crescendo public Un vacarme infernal. Elle s'élance et tourbillonne, Étend son vol éclate et tonne. Et de haine aussitôt, un chorus général de la proscription à donné le signal . Et l'on voit le pauvre diable Menacé comme un coupable Sous cette arme redoutable Tomber, tomber terrassé.