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Fric Frac

Publié le 15 avril 2014 par Olivier Walmacq

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Genre: comédie
Année: 1939
Durée: 1h45


L'histoire: Marcel, modeste employé de bijouterie, assiste un dimanche à une course cycliste. Il fait la connaissance du débonnaire Jo et de la charmante Loulou, deux escrocs à la petite semaine. Ils sympathisent et, flairant la bonne affaire, Loulou entreprend de séduire Marcel. Aussitôt, les deux malfrats envisagent de cambrioler la bijouterie où travaille celui qui va devenir leur complice involontaire. De faire un "fric frac" en somme. 

La critique d'Inthemoodforgore:

Voilà un film qui sent bon la naphtaline et respire la bonne humeur ! Si vous avez envie de voir de grands acteurs vintage en mode gros cabotinage, jetez vous sur cette pépite de spontanéité qu'est Fric Frac. Un temps très lointain où les superstars de l'écran ne se prenaient pas au sérieux.
Tiré d'une pièce éponyme d'Édouard Bourdet et tourné en quinze jours à quelques mois de la guerre, ce petit film sans prétention est passé au fil du temps, du rang de nanar au statut de classique. Il est vrai qu'avec Arletty, Fernandel et Michel Simon à son générique, Fric Frac a de quoi retenir l'attention. A vrai dire, si les deux premiers cités sont fidèles à eux mêmes, c'est à dire excellents, le film mérite véritablement le coup d'oeil pour l'impayable Michel Simon qui se livre ici à un numéro désopilant. Dialogué par Fernand Trignol, le film est truffé d'argot de titi parisien des années 30, un vrai bonheur pour les esgourdes. L'histoire est aussi épaisse que le fil à couper le beurre, mais, là n'est franchement pas l'essentiel.


Attention spoilers: Marcel est un modeste employé de bijouterie. Il a bien du mal à repousser les assiduités maritales de Renée, la fille de son patron, le jovial Monsieur Mercandieu. Un dimanche après midi, alors qu'il suit une course cycliste au vélodrome, il rencontre Jo et Loulou, deux marginaux qui n'ont pas leur langue dans leur poche. Ils sympathisent rapidement et Marcel tombe aussitôt sous le charme de Loulou, brune pétillante et aguicheuse dont le petit ami est en prison.
Mais ce qu'ignore Marcel, c'est que cette dernière ainsi que son acolyte, Jo les bras cassés, lui ont mit le grappin dessus uniquement pour avoir des renseignements sur la bijouterie où il travaille. Les jours passent et les nouveaux amis se fréquentent assidûment. Un soir, Jo et Loulou ligotent Marcel et partent commettre le fric frac prévu de longue date. Hélas pour eux, rien ne se passe comme prévu et ils se font surprendre par le bijoutier et sa fille. Cependant, Marcel qui était parvenu à se libérer de ses liens, viendra tirer ses amis de ce mauvais pas. Tout se finira bien et Marcel finira par épouser Renée.

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N'allez pas chercher midi à quatorze heures en essayant de trouver à ce un film quelconque intérêt scénaristique, il n'y en a aucun. Pour les co-réalisateurs Maurice Lehmann et Claude Autant Lara, le but du jeu est simple: faire prendre un maximum de plaisir au spectateur en le laissant regarder de grands acteurs en totale liberté. Comme je l'ai indiqué précédemment, c'est clairement Michel Simon qui éclabousse le film de son génie comique.
Ses mimiques et ses répliques sont proprement irrésistibles. Rien que pour lui, Fric Frac s'impose à tous les amateurs d'antiquités cinématographiques. Ainsi, la scène où il se saoule avec Fernandel est inoubliable. Fernandel qui, pour une fois, reste étonnamment sobre dans son jeu, ce qui le rend d'autant plus intéressant. Arletty, quant à elle, nous régale de cet argot parisien suranné avec sa gouaille habituelle. 

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On peut remercier les réalisateurs d'avoir laissé les trois énergumènes évoluer selon leur bon vouloir car le film n'en est que plus réussi. Un film d'un autre temps, celui d'avant la guerre. Une guerre qui semblait tellement proche que l'on semblait vouloir s'amuser à tout prix et vite, une dernière fois avant l'inéluctable. Dans la foulée de Fric Frac, Arletty et Michel Simon tourneront ensemble un autre film, tout aussi sympathique, Circonstances Atténuantes, qui restera célèbre pour son refrain: "Comme de bien entendu". J'ai conscience que parler d'un film vieux de soixante quinze ans a quelque chose d'assez anachronique. Surtout sur un blog dont l'âge moyen des membres ne doit pas dépasser la trentaine. Mais peu importe. On peut être jeune et aimer autre chose que Transformers, non ?
En tout cas, on peut aimer le bon cinéma. Sur ce plan, chers amis, je vous fais entièrement confiance. En tout cas, faites moi la faveur de regarder ce film une fois, une seule, et venez me dire après que vous n'avez pas rigolé en voyant la tronche de Michel Simon! Là est le talent d'un grand acteur. En regardant sa performance, on oublie totalement le Zabel qui terrorisait Michèle Morgan dans Quai des Brumes ou le caissier désespéré de La Chienne.
Nos chers Danny (je fais de la merde mais ça marche) Boon et Gad (je rêve d'une banque qui me ferait faire des économies) Elmaleh peuvent aller gentiment se rhabiller. 

Alors, bien sûr, si l'on analyse le film froidement, Fric Frac reste un nanar. Formidablement jouissif certes mais un nanar tout de même. Pourtant, il est aujourd'hui considéré comme un classique. Son immense distribution n'y est évidemment pas pour rien. Alors n'attendez pas et tenez vous prêts à respirer une grande bouffée de nostalgie car avec le temps, ce film a prit une patine qui lui va à merveille. Fric Frac c'est un petit plaisir coupable qui fait du bien.
En fait, c'est comme un grand crû qui se bonifie avec le temps et avec soixante quinze ans de bouteille, c'est vous dire s'il est bon !


Note: 08/20
Note nanardeuse: 18,5/20


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